Il y a quelques jours de cela notre président a pris la décision, en écho avec les autorités scientifiques, d’imposer un couvre feu dans plusieurs grandes métropoles françaises. Cette décision a été prise du fait d’un nombre important de cas positifs au Covid-19.
Ainsi, dès 21 heures, et jusqu’à 6 heures le lendemain matin les citoyens de certaines grandes villes se voient contraints de rester chez eux. De plus le nombre de participants aux rassemblements dans ces cités sont réduits en peau de chagrin.
Cette mesure devient effective dès la première semaine des vacances scolaires de Toussaint. Cette « coïncidence » doit nous amener à nous poser quelques questions.
Tout d’abord, certaines personnes vivant dans de petits appartements sur Paris (ville impactée par cette mesure) ne vont-ils pas faire comme les hirondelles et ne vont-ils pas profiter des vacances scolaires pour migrer vers les zones où le couvre feu n’est pas effectif ? Ces départs (s’ils sont massifs) ne vont-ils pas contribuer à diffuser le virus dans des cités jusqu’alors peu ou non concernées par cette pandémie ?
D’autre part, se pose la question des contrôles du non respect du couvre feu. De quelle manière les forces de l’ordre vont-elles opérer pour verbaliser les contrevenants à cette mesure ? Sera-t-il nécessaire de produire une attestation, et de quel type ?
Au-delà de ces questions, nous voyons que de nombreux professionnels (restauration par exemple) ont manifesté leur désapprobation vis-à-vis de ces mesures qui vont entraîner de nombreuses faillites.
Les étudiants -qui doivent poursuivre leurs études malgré cette pandémie- ont mis en avant leur souhait de ne pas obéir aux directives concernant le nombre de participants accueillis lors des rassemblements. Dans ce cas de figure, les autorités, vont-elles perquisitionner ou contrôler les logements d’étudiants prompts à faire la fête ? Les effectifs policiers seront-ils suffisants pour maintenir le couvre-feu, et auront-ils une réelle volonté de s’investir dans cette tâche ?
On ne peut blâmer le pouvoir en place de prendre de telles mesures, car sans ce tour de vis des reproches d’immobilisme seraient commentés par les médias. Cependant, il est certain que les Français déjà fortement impactés psychologiquement par cette pandémie vont, pour certains, majorer leur stress et leur état dépressif.
Quant aux résultats de telles mesures, nous espérons qu’ils seront rapides et positifs.
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