J'ai lu dans la presse la déclaration des 41 «Directeurs de crise de l'AP-HP». Et je suis scandalisé par leur discours sur le tri des malades en réanimation. Passe encore qu'ils soient alarmistes, c'est leur droit; mais évoquer pour ce faire le serment d'Hippocrate dépasse l'entendement… ou alors je n'ai pas prêté le même serment. De même, ils font bien peu de cas de l'adage médical attribué souvent à Hippocrate mais qui est d'Ambroise Paré ; Guérir quelquefois, Soulager souvent, Soigner (Consoler) toujours.
Pourquoi cet étalage concernant un éventuel risque, alors que le pire n'aura peut-être pas lieu ? Est-ce un appel au secours pour se défausser de leur responsabilité ? Cela serait encore plus grave… Et si cela se produisait, il serait toujours temps d'en discuter. Nous avons fait de nombreuses années d'études difficiles, dont un des buts, justement, est de nous préparer à savoir prendre des décisions, souvent difficiles médicalement et humainement. L'attitude de nos Directeurs de crise ne fait pas honneur à notre profession. À moins qu'ils ne confondent avec l'Enfer de Dante en voulant inscrire sur le frontispice de l'Hôpital : «Vous qui entrez ici, perdez toute espérance».
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