À l'occasion de sa deuxième conférence hebdomadaire sur la situation sanitaire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le passage de Montpellier, Rennes, Grenoble, Rouen, Lille, Toulouse, Valenciennes, Paris ainsi que sa petite couronne dans la catégorie des villes en situation d'alerte renforcée. Elles rejoignent Bordeaux, Lyon et Nice, tandis que la métropole Aix-Marseille et la Guadeloupe passent en situation d’alerte maximale.
On dénombre 4 niveaux d'alerte fondés sur le taux d'incidence en population générale, le taux d'incidence chez les personnes âgées, et l'impact sur les capacités hospitalières : les zones d'alerte (taux d'incidence supérieur à 50/100 000, 69 départements sont dans ce cas-là), les zones d'alerte renforcée (taux d'incidence de plus de 150/100 0000, taux d'incidence chez les personnes âgées supérieures à 50/100 000), zone alerte maximale (incidence de plus de 250/100 000 et de plus de 100/100 000 chez les personnes âgées, plus de 30 % des lits de réanimation occupés par des patients Covid-19).
Des mesures de plus en plus draconiennes
L'entrée en état d'alerte renforcée, comme c'est le cas à Paris, implique l'interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes et des rassemblements associatifs de plus de 10 personnes, la fermeture des salles de sport et des gymnases. Sont également interdits tous les événements déclarés comme les fêtes étudiantes et les fêtes locales et les rassemblements de plus de 10 personnes dans l'espace publique. Enfin, les lieux de rassemblement festifs et associatifs doivent être fermés. Les départements en zone d'alerte renforcée doivent également interdire les rassemblements (tombola, anniversaire, mariages etc.) de plus de 30 personnes, et appliquer une fermeture anticipée des bars, avant 22 heures.
« Ces mesures entreront en vigueur lundi. Elles feront l'objet d'une concertation dans les 48 prochaines heures », annonce Olivier Véran qui promet aussi, dans ces régions, une « politique de dépistage déterminée et renforcée ». Les villes de Tours, Strasbourg, Dijon et Clermont-Ferrand pourraient entrer en alerte renforcée dans les prochaines semaines.
À Marseille et en Guadeloupe, le passage en alerte maximale implique la fermeture des bars et de tous les lieux recevant du public, en dehors des musées et des salles de concert et les cinémas ayant mis en place un protocole sanitaire strict. « Depuis quelques jours, on voit un frémissement à Marseille, mais il faut plus que 3 ou 4 jours sans augmentation pour décréter la sortie de l'état d'alerte », explique Olivier Véran.
La situation épidémique empire
En Ile-de-France, le taux d'activité hospitalière liée au Covid est passé de 2,2 % à 4 % en 15 jours, avec près de 1 000 hospitalisations sur les 7 derniers jours, contre 460 la semaine précédente, et 50 entrées par jour en soin intensif. C'est désormais plus d'un quart des capacités en réanimation qui sont consacrées aux patients Covid-19. « On peut s'attendre à ce que 40 % des capacités régionales soient consacrées au Covid d'ici le 10 octobre, 60 % vers le 25 octobre et 85 % vers le 11 novembre », prévoit Olivier Véran.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de déprogrammer massivement les activités chirurgicales réglées qui ont déjà été décalées au début de l'année », prévient le ministre.
Olivier Véran a également fait un point sur la situation épidémiologique nationale qui « continue de se dégrader », avec un taux d'incidence de 95 nouveaux cas pour 100 000 habitants contre 83 la semaine dernière. « Nous dépasserons les 100 nouveaux cas pour 100 000 dans les prochains jours », prédit le ministre.
Le taux de reproduction reste pour sa part au-dessus de 1, inférieur à ce qu'il était au plus fort de la première vague de l'épidémie. Plus de 600 patients sont admis à l'hôpital chaque jour, dont plus d'une centaine en réanimation, où 19 % des places sont désormais occupées par des patients Covid+. Le taux de positivé des tests est maintenant de 6 %.