Selon la dernière mise à jour des recommandations de l’European Society of Cardiology 2019, il est enfin possible de réduire le risque cardiovasculaire en utilisant de façon raisonnable et argumentée les antidiabétiques oraux. Les diabétologues ont toujours discuté avec les cardiologues en raison des sur-risques d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral que présentent les patients diabétiques en comparaison à la population normale. Raison pour laquelle, en 2008, la Food and Drug administration (FDA) avait rendu obligatoire la réalisation d’études de sécurité cardiovasculaire pour tous les nouveaux antidiabétiques. Mais, c’est en 2016, de façon inattendue, que l’étude LEADER a souligné le bénéfice cardio-vasculaire des anti-GLP1, ouvrant ainsi le débat sur la place des antidiabétiques oraux en fonction du profil cardio-vasculaire du patient. Les diabétologues ont franchi alors la porte du monde fermé des cardiologues. Ces molécules présentent sans doute d’autres propriétés que les seules propriétés hypoglycémiantes. Il n’y a pas encore d’explication claire mais l’effet observé résulte probablement de l’addition de différents bénéfices ou possiblement d’un effet de classe.
Depuis 2011, les inhibiteurs de SGLT2, une autre classe d’antidiabétique utilisée en Europe et aux États-Unis mais pas en France, confirme, étude après étude, son intérêt clinique en prévention cardio-vasculaire. Pour cette raison, les diabétologues militent depuis des années pour leur remboursement en France dans cet objectif. Les cardiologues vont peut-être finir par se rallier à eux dans cette bataille. En effet, le traitement de l’insuffisance cardiaque pourrait passer par un anti-SGLT2… Du sur mesure pour le patient. Et une double casquette indispensable pour les spécialistes.