Plus de 30 publications ont validé, de manière scientifique, l’association entre une moindre qualité nutritionnelle du régime alimentaire et un risque accru de cancers tous sites confondus, de maladie cardiovasculaire, de syndrome métabolique et d’obésité. Le Nutri-Score est le logo le mieux compris par le grand public − un coup d'œil suffit − et le plus performant à ce jour pour améliorer la qualité nutritionnelle du panier d'achat de la population en général et des plus défavorisés en particulier. Il s'impose et incite les producteurs et les industriels à améliorer leurs recettes. Premier pari gagné ! Reste à convaincre la Commission européenne de son bien-fondé pour en faire un étiquetage UE obligatoire. Ce logo a surtout révélé au grand public que l’alimentation est un facteur indépendant de protection de sa santé et que nous sommes ce que nous mangeons. Deuxième victoire ! Pour autant, se pose la question de son utilisation dans le discours clinique du professionnel de santé. Car même s'il occupe l'espace médiatique, le Nutri-Score n'a pour l'instant pas convaincu le corps médical. Plus encore, certains évoquent une utilisation presque contre-productive pour une patientèle spécifique. C'est à l'évidence un outil d'éducation et de prévention primaire pour éviter, sur le long terme, le risque de développer des maladies métaboliques chroniques ; un outil d'échange avec notre patient en fonction de ses comorbidités, de ses habitudes de vie, de son histoire médicale et de son environnement. Les réticences médicales sont compréhensibles : il est difficile de penser qu'un logo unique remplisse toutes les qualités informatives pour l'intégralité de notre patientèle. Voyons-le comme une première marche vers une meilleure sensibilisation de nos patients au manger mieux. C'est tout.