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HTA : FAIRE SANS L’OLMÉSARTAN

Publié le 08/04/2016
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Crédit photo : Phanie

A partir du 3 juillet 2016, les médicaments à base d'olmésartan commercialisé sous forme seule (Olmetec® et Alteis®) ou en association (CoOlmetec®, Alteisduo®, Sevikar®, Axeler®) pour le traitement de l’HTA ne seront plus remboursés.

→ Ce déremboursement annoncé fait suite à la réévaluation du service médical rendu menée par la HAS en 2015. Selon la HAS (1), « des données issues d’enquêtes nationales de pharmacovigilance françaises et d’études publiées ont mis en évidence un risque très rare mais grave d’entéropathies avec l’olmésartan ».

Ce risque n'a pas été mis en évidence pour les autres sartans (ou antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II/ARA II) et les données disponibles n’ont pas permis de conclure à un effet classe. Par ailleurs, « ces médicaments, à la différence de la plupart des autres ARA II n’ont pas démontré qu’ils agissaient sur les événements cardiovasculaires (infarctus, accidents vasculaires cérébraux) ou sur la mortalité ».

→ Ces éléments ont conduit la HAS à accorder un service médical rendu insuffisant à ce médicament, considérant « que l’utilisation de l’olmésartan au regard des alternatives disponibles constituait une perte de chance pour les patients ». Cette décision n’intéresse que l’olmésartan. Les autres sartans ne sont pas concernés.

→ Dans ce contexte, la HAS recommande l’arrêt médicalement encadré de toutes les prescriptions à base d’olmésartan et préconise d’utiliser un autre ARA II ou un autre anti-hypertenseur.

« Il existe de nombreuses alternatives efficaces, mieux tolérées et remboursables », souligne l’Agence. Six autres sartans disponibles, seuls ou en association, peuvent être prescrits à la place de l’olmésartan : le candésartan l'eprosartan, l'irbésartan, le losartan, le telmisartan et le valsartan. Par ailleurs, « il existe d’autres antihypertenseurs appartenant à d’autres classes, recommandés en 1re intention, qui, selon la situation du patient pourront être utilisés pour traiter son HTA».

→ Dans ces recommandations de 2013, la société française d’HTA estime que les cinq classes d’antihypertenseurs qui ont démontré une prévention des complications cardiovasculaires chez les hypertendus (diurétiques thiazidiques, IEC, inhibiteurs calciques, ARAII, bêta-bloquants) peuvent être prescrites.

Elle fait cependant la part belle aux bloqueurs du système rénine angiotensine en se basant sur la notion de persistance « plus élevée lorsqu'on initie le traitement avec un ARA-II ou un IEC ». A contrario, les bêta-bloquants « apparaissent moins efficaces que les autres classes pour la prévention des AVC ».

→ L'entéropathie sous olmésartan se traduit par une diarrhée chronique avec perte de poids, vomissements, et parfois une déshydratation avec insuffisance rénale fonctionnelle et une hypokaliémie, pouvant entraîner une hospitalisation prolongée. Elle peut survenir plusieurs mois à plusieurs années après le début du traitement. Les symptômes disparaissent à l’arrêt du traitement par l'olmésartan.



1-HAS. Médicaments de l’hypertension artérielle à base d’olmé-sartan : Pourquoi ne sont-ils plus remboursés ? Quelle conduite à tenir ? Fiche de bon usage des médicaments www.has-sante.fr

2-SHHTA. Prise en charge de l’hypertension artérielle de l’adulte. Janvier 2013 .www. sfhta.org


Source : lequotidiendumedecin.fr