« Mr. G. 34 ans souffre d'un ulcus duodénal. La présence d'helicobacter pylori a été détectée à la biopsie suite à une fibroscopie oesogastroduodénale. Mais il s'inquiète au sujet de cette bactérie au nom étrange et demande au médecin comment il a pu l'attraper...»
Primauté à la physiopathologie
Les théories psychosomatiques de l'ulcère d'estomac en ont pris un coup quand l'implication de l'Helicobacter Pylori dans cette pathologie digestive a été démontrée en 1995. Le profil psychologique, le stress, les habitudes hygiéno-diététiques étaient considérés comme favorisant la survenue de la pathologie ulcéreuse. Mais quand a été démontrée l'implication de l'Helicobacter Pylori dans la constitution et les récidives de l'ulcère d'estomac, la primauté a été donnée à une compréhension physiopathologique au détriment d'une compréhension plus globale de cette pathologie digestive. Pour autant, ces deux visions de cette pathologie ne sont pas antinomiques. Changer les habitudes hygiéno-diététiques délétères pour la muqueuse digestive, voire modifier les comportements inadaptés sources de stress, restent pertinentes dans la pratique quotidienne.
Test and treat ?
Pas toujours facile de convaincre nos patients de passer d'emblée une fibroscopie oesogastroduodénale devant une symptomatologie ulcéreuse ! Les auteurs anglo-saxons utilisent la stratégie du « test and treat » chez les sujets de moins de 45 ans sans signe clinique alarmant (consensus de Maastricht 2000). Un test diagnostic non invasif de l'infection à H. Pylori, type test repiratoire à l'urée marquée, est alors proposé mais cette attitude n'est pas actuellement recommandée en France*. Aussi faut-il négocier la fibroscopie avec les arguments de la confirmation de la présence de l'H. Pylori et la visualisation des lésions digestives et leur biopsie.
Un test non invasif de contrôle
Une fois les diagnostics d'ulcus gastroduodenal et d'infection à H. Pylori posés, le schéma de tri-thérapie pendant sept jours doit être mis en œuvre (amoxicilline, clarithromycine, inhibiteurs de la pompe à proton). Le contrôle de l'éradication repose sur les méthodes indirectes non-invasives (test respiratoire) quatre semaines après la fin du traitement. L'éradication de H. Pylori réduit très fortement la prévalence des récidives ulcéreuses et des complications et représente un facteur majeur d'agression de la muqueuse gastroduodenale qu'il est désormais possible de traiter. Mais il n'est pas le seul. Le tabac, les épices, l'alcool, les aliments acides (agrumes), les boissons trop chaudes et le stress restent responsables aussi de lésions digestives à prévenir par des conseils hygiéno-diététiques.
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