Beaucoup pensent que le cancer du col de l’utérus affecte avant tout les femmes jeunes. Or, une étude américaine parue dans the American Journal of Preventive Medicine suggère que les taux d’incidence de ce type de cancer ne commencent à décliner que vers 85 ans. « Une femme plus âgée qui n’a pas subi d’ablation de l’utérus encourt un risque similaire voire supérieur de développer un cancer du col de l’utérus par rapport aux femmes plus jeunes », affirme le Dr Mary White, auteur principal de l’étude. C’est un constat problématique étant donné que de nombreuses femmes, en vieillissant, deviennent moins promptes à effectuer les examens de dépistage appropriés.
Les taux d'incidence augmentent jusqu'à 70 ans
Les chercheurs en sont arrivés à ces résultats après avoir analysé les données de 2013 et 2015 de La National Health Interview Survey (NHIS) sur l’utilisation des tests de dépistage et les taux de survenue de ce cancer chez les femmes de 65 ans et plus. Après avoir pris en compte les hystérectomies, ils ont pu remarquer que les taux d’incidence pour ce cancer ne cessent d’augmenter jusqu’à 70 ans et ne diminuent pas avant 85 ans.
D’autre part, les résultats révèlent aussi que la proportion de femmes qui n’ont pas été dépistées depuis longtemps augmente avec l’âge. Alors que seulement 12 % des quadras n'ont pas fait de test de dépistages depuis un moment, ce pourcentage s’accroît progressivement pour celles qui ont atteint la cinquantaine, puis la soixantaine. Plus précisément, près de 850 000 femmes entre 61 et 65 ans n'ont pas été dépistées depuis 5 ans.
Au vu de ces observations, les scientifiques se posent des questions quant à l’intérêt de recommander un âge spécifique d’arrêt du dépistage. « Fixer une limite d’âge pour l’arrêt du dépistage de routine pourrait amener les patientes et les principaux acteurs à supposer que le cancer du col de l’utérus est une maladie touchant les femmes jeunes », explique le Dr White. Les auteurs soulignent aussi que l’arrêt prématuré du dépistage avant 65 ans pourrait contribuer à des cas évitables de cancer du col invasifs et des décès. Dans leurs conclusions, les auteurs vont même plus loin, se demandant si « cet âge limite ne devrait pas être reconsidéré » au vu notamment de la hausse de l'espérance de vie.
Les recommandations sont pour des tests négatifs réguliers avant l'arrêt du dépistage
À l’heure actuelle, les autorités nord-américaines recommandent d'arrêter le dépistage à 65 ans, à condition que les trois derniers examens de cytologie ou les deux derniers tests HPV aient été négatifs au cours des 10 dernières années (avec le test le plus récent datant de 5 ans maximum). « Les messages à propos de l’âge limite devraient insister sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’une limite chronologique. Il est préconisé d’avoir effectué les tests précédemment de manière adéquate et qu’ils soient négatifs avant que le dépistage ne soit interrompu », argue le Dr White.
En France, le dépistage est également préconisé par la HAS jusqu’à cet « âge fatidique » de 65 ans : « la forte diminution du risque de développer un cancer du col utérin après 65 ans avec un rapport bénéfice/risque du dépistage qui deviendrait défavorable étant la raison principale motivant l’arrêt du dépistage après 65 ans ». Cependant, les femmes âgées entre 65 et 70 ans peuvent se voir proposer un frottis s’il s’avère impossible de vérifier les résultats des deux précédents ou si on relève une absence de suivi gynécologique régulier et aucun frottis identifié dans les trois ans avant.
Mise au point
La périménopause
Mise au point
La sclérose en plaques
Etude et Pratique
Appendicite aiguë de l’enfant : chirurgie ou antibiotiques ?
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires