Pour mieux encadrer le tatouage et le détatouage, qui connaissent un essor important depuis quelques années, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a mis en ligne le 15 janvier un avis sur ces pratiques et les produits et matériels utilisés. Sont concernés par ce sujet le grand public, mais aussi certains professionnels de santé qui interviennent dans la reconstitution d’une aréole mammaire post-cancer, par exemple, ou encore dans les actes de détatouage ; et bien sûr les tatoueurs eux-mêmes. Les 45 recommandations émises dans ce document ont pour vocation de définir un cadre réglementaire mais également sanitaire sur ce sujet. Voici certaines de ces recommandations.
→ L’avis du HCSP revient largement sur les complications liées au tatouage, indiquant que leur prévalence et incidence sont malheureusement mal connues. Aussi l'instance recommande-t-elle la mise en place « d’une veille épidémiologique de tous les événements indésirables liés aux actes de tatouage, maquillage permanent et détatouage ». À ce titre, il est rappelé qu’actuellement le recueil et l’analyse des événements indésirables liés aux produits de tatouage sont gérés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Même si les produits utilisés n’offrent aucun bénéfice thérapeutique, c’est bien elle qui collecte ces déclarations. Ainsi, le Haut Conseil rappelle que les tatoueurs, les esthéticiennes comme les professionnels de santé doivent déclarer les effets néfastes graves constatés, via notamment le portail officiel de signalement des événements sanitaires indésirables. Ce fait est très peu connu de ces différents acteurs. D’ailleurs, au regard du nombre de ces déclarations (seulement 13 en 2028 selon le rapport d’activité de l’ANSM), le HCSP demande que des efforts soient entrepris pour mieux faire connaître ce service afin de recueillir davantage de données.
→ Concernant les actes de détatouage, ils devraient être réservés aux médecins, insiste le Haut Conseil, spécifiant qu’ils doivent se faire uniquement avec un laser adapté. Il donne même une liste de lasers qui ont été évalués à ces fins (lasers de classe 4, réservés aux médecins). Le HSCP recommande par ailleurs d’interdire toute utilisation de produits chimiques pour un détatouage. Il demande que soient réalisées « des études de sécurité et de toxicologie sur les produits pouvant potentiellement être proposés lors de séances de détatouage chimique ».
→ Parmi les différents points réglementaires énoncés par le HCSP, l’un d’entre eux intéresse les mineurs. L'instance rappelle qu’à l’heure actuelle, en France, « un tatouage est possible sur une personne mineure avec consentement écrit d’une personne titulaire de l’autorité parentale ou de son tuteur ». Dans ses recommandations, le Haut Conseil préconise qu’en plus de ce consentement parental, un âge minimal de 16 ans soit établi pour pouvoir autoriser un tatouage. Et, pour ce mineur, que soit exigé « un délai a minima de 48 heures de réflexion entre la demande initiale du tatouage et sa réalisation ».
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