Martin Hirsch a assuré lundi matin que l’hôpital de l’Hôtel-Dieu avait « un avenir » au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), un an quasiment jour pour jour après la fermeture des urgences de l’établissement.
Invité de l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), le directeur général de l’AP-HP a tracé les contours du nouveau projet d’Hôtel-Dieu, élaboré en concertation avec la commission médicale d’établissement (CME) et un groupe de travail présidé par le Pr Pierre Carli, chef de service du SAMU de Paris et président du Conseil national de l’urgence hospitalière. « À l’Hôtel-Dieu, on n’opérera pas, on ne réanimera pas et on hospitalisera peu », a-t-il résumé.
Organisation par filières
Accueillant jusque-là 1,2 million de patients par an, les urgences de l’Hôtel-Dieu seront réorganisées pour prendre en charge les patients ne nécessitant pas de soins lourds, suivant une logique de régulation et de tri préalable par filières. Les patients adressés par le SAMU ou la brigade de sapeurs-pompiers de Paris seront reçus à l’Hôtel-Dieu « avant l’hiver », a assuré Martin Hirsch.
Les urgences psychiatriques seront prises en charges via une filière dédiée. Un autre circuit, « rapide », sera développé. « L’établissement va également se spécialiser dans la prise en charge en urgence de la clientèle touristique », a ajouté Martin Hirsch, sans plus de détails.
En revanche, l’urgence orthopédique lourde (opération du genou, de l’épaule) sera renvoyée à l’hôpital Cochin, avec qui l’Hôtel-Dieu va travailler dans une logique de « double site ».
Hors urgences, une partie du bâtiment accueillera un nouveau centre de recherche clinique. L’AP-HP logera à l’Hôtel-Dieu sa nouvelle chaire d’économie de santé, Hospinnomics. L’hôpital va également fournir à la ville de Paris de nouveaux logements étudiants, voire des logements sociaux.
20 % de lits en moins à Lariboisière
Au-delà du cas de l’Hôtel-Dieu, Martin Hirsch a évoqué ses ambitions pour les 37 établissements de l’AP-HP pour les cinq années à venir. Avec un déficit de 51 millions d’euros en 2014, le premier CHU de France vise l’équilibre financier pour « 2016 et au-delà », a indiqué son directeur général.
Le développement de l’ambulatoire et du « big data » font aussi partie du plan stratégique du groupe.
L’AP-HP compte investir dans les dix ans à venir sur « deux gros chantiers à plus de 250 millions d’euros chacun », selon les dires de son directeur général : le futur hôpital Nord (regroupement des hôpitaux Bichat et Beaujon) et l’hôpital Lariboisière. « Nous allons réduire de 20 % la capacité en lits de Lariboisière mais nous maintiendrons la maternité », a précisé Martin Hirsch. Aucun élément de calendrier n’a été confirmé.
Réagissant aux questions d’actualité, le patron de l’AP-HP a dit qu’il accordait « beaucoup d’intérêt » à l’expérimentation sur les hôtels hospitaliers prévus dans le budget de la Sécurité sociale 2015.
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