L’agence de notation américaine Standard & Poor’s publie son rapport d’analyse sur l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), deux mois après avoir reconduit la note AA attribuée au premier CHU français (voir l'intégralité du rapport d'analyse ci-dessous).
Standard & Poor’s a pour habitude de décerner la même note à l’AP-HP et à la République française, considérant qu’en cas de force majeure, l’État français interviendrait forcément pour sauver les hôpitaux parisiens de la faillite. La probabilité de soutien de l’État est ainsi qualifiée de « quasi certaine ». L’agence relève en outre que le contrôle de l’État et de l’ARS sur l’AP-HP s’est renforcé ces dernières années : « L’État dispose d’un droit de veto sur les principales décisions financières de l’AP-HP ».
La performance médicale est scrutée au même titre que le bilan financier
« Aucune perspective de privatisation » ne se profile, ajoutent les analystes financiers, qui ont examiné à la loupe les comptes de l’établissement public de santé. La situation globale est jugée à peu près stable, en dépit d’une dette s’élevant à 2,26 milliards d’euros. La stratégie d’emprunt de l’AP-HP est ainsi qualifiée d’« active et prudente », et l’accès au marché obligataire, d’« excellent ».
L’activité de soins et la performance médicale sont également prises en compte dans le calcul de la note. Standard & Poor’s table à ce titre sur une croissance de l’activité dans les années à venir (+1,5 % par an), ainsi que sur une amélioration du codage.
La notation d’un établissement (public ou privé) se fait à la demande de ce dernier. Elle permet à la structure de rassurer les investisseurs potentiels, qui peuvent ainsi comparer sa santé financière à celle d’autres structures. Un sésame indispensable pour accéder au marché obligataire.
L’AP-HP, notée AA depuis novembre 2013, était notée AA+ en 2012, et AAA en 2011.
Investissement en santé : malgré l’urgence, pourquoi ça coince encore
Suicides de soignants à l’hôpital : Vautrin, Borne et Neuder visés par une plainte, ainsi que l’AP-HP
Opacité tarifaire, pratiques commerciales trompeuses… Les cliniques rappelées à l’ordre par Bercy
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non