Au sortir de la dernière réunion sur le temps de travail des praticiens hospitaliers, qui s’est tenue jeudi dernier dans le cadre de la mission Le Menn sur l’attractivité des carrières hospitalières, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E) alerte sur le risque de voir émerger un énième « carcan réglementaire » pour les professionnels.
À ce stade de la concertation avec les représentants de praticiens, d’institutions et de directeurs d’établissement, la mission Le Menn préconise de consacrer, sur les 48 heures de temps de travail hebdomadaire du PH, 18,75 % au temps non clinique.
Il s’agit d’un temps autonome que le médecin peut utiliser pour répondre à ses obligations de service (codage, compte rendu hospitalier), assurer ses activités d’intérêt général ou exercer sur un autre établissement que celui de référence.
Calculs stériles
Un tel pourcentage agace prodigieusement les praticiens du SNPHAR-E. « Nous, nous proposons que deux demi-journées, c’est-à-dire 20 % du temps de travail, soient dédiées au temps non clinique, précise son président, le Dr Yves Rébufat. C’est simple et facile à calculer. En échange, on nous suggère un nouveau carcan réglementaire avec un pourcentage impossible qui nous oblige à des calculs stériles à la minute près. À l’heure ou l’on prône la simplification, c’est tout à fait insupportable. »
Soucieux de mettre en place de « vraies mesures simples pour attirer les jeunes médecins et fidéliser les praticiens en poste », le SNPHAR-E rappelle que 30 % des postes médicaux hospitaliers sont vacants.
« L’intérim médical croît de manière exponentielle depuis près de cinq ans, le coût est exorbitant, aucun établissement n’est épargné et nous ne voyons toujours pas les jeunes venir renforcer les équipes vieillissantes », déplore le syndicat de PH.
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