Déférée devant la Cour de justice européenne, l’Italie va devoir justifier les horaires exténuants de ses médecins hospitaliers. Dans la péninsule, les chefs de services et les médecins travaillent entre 60 et 70 heures par semaine et parfois plus de sept jours consécutifs. Pour l’Union européenne saisie par plusieurs associations de médecins, cette situation implique des risques de stress pour les blouses blanches et une augmentation possible des erreurs médicales.
Dans leur rapport, les experts de l’Union européenne dénoncent la loi italienne actuellement en vigueur sur les normes du travail qui n’encadre pas le nombre d’heures et les temps de repos journalier des praticiens hospitaliers. En épluchant le dispositif italien à la loupe, les experts ont également constaté l’absence du droit au repos hebdomadaire minimum.
Silence de Rome
En mai dernier, Bruxelles avait déjà interpellé le gouvernement italien et réclamé des explications. Dans une lettre adressée au ministère de la Santé, la commission européenne soulignait « qu’en Italie, plusieurs droits fondamentaux inscrits dans la directive sur la durée hebdomadaire du travail comme la semaine des 48 heures et le droit à des périodes minimales de repos journalier de 11 heures consécutives, ne sont pas appliqués aux dirigeants du service de la santé publique ».
Face au silence de Rome, l’Union européenne revient à la charge et veut obliger les Italiens à se plier aux dispositifs communautaires (48 heures de travail hebdomadaires, droit au repos journalier et hebdomadaire sans interruption). Bruxelles se montre toutefois flexible, les périodes minimums de repos pouvant être reportées à condition qu’elles soient rapidement récupérées.
L’Italie n’ayant pas obtempéré depuis mai, elle devra s’expliquer devant la Cour de justice européenne. L’affaire se présente mal. Les syndicats de médecins italiens veulent saisir l’opportunité offerte par Bruxelles d’obtenir une modification de leur contrat de travail.
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