« Nous devons faire scandale et être prêt à arrêter la pratique des IVG pour nous faire entendre » : les propos tenus dans la newsletter du syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) enflamment les réseaux sociaux et font réagir le conseil de l’Ordre des médecins (Cnom) et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Le @SYNGOF menace de faire grève de l'IVG. Ils auraient pu faire la grève des frottis, non... grève de l'IVG... De la part même du syndicat de @BdeRochambeau qui qualifie l'IVG d'homicide ! C'est un délit d'entrave à l'IVG, contraire à toute déontologie médicale @ordre_medecins pic.twitter.com/zG1lzNEf5M
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) 13 mars 2019
Le Syngof souhaite être reçu par la ministre de la Santé afin de faire valoir son point de vue sur une question de couverture assurantielle, dans le cadre des débats sur la Loi de santé. À travers la plume de son ancien président, le Dr Jean Marty, il a lancé un appel pour le moins provoquant à ses adhérents : « préparez-vous donc à ce que le syndicat vous donne l’ordre d’arrêter les IVG si la ministre de la Santé refuse de nous recevoir ».
Interpellé sur les réseaux sociaux, le Cnom a condamné, dans un communiqué, « l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels ». Une telle attitude serait « un acte inexplicable et injustifiable, aux conséquences potentiellement dramatiques ». Rappelant aux médecins leurs obligations déontologiques, l’Ordre insiste : « Quelles que soient les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès ».
Agnès Buzyn a également réagi par voie de communiqué. Soulignant le « caractère inadmissible (…) d’une telle prise en otage des femmes », elle dit également regretter « l’image faussée des médecins gynécologues et obstétriciens de France que renvoient ces nouvelles déclarations inacceptables de la part d’un syndicat qui entend les représenter ».
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