Charte du management, mobilité, médiateurs : le plan de l'AP pour prévenir et résoudre les conflits médicaux

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Publié le 12/05/2016
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Un plan d'action portant sur la prévention et le traitement des situations conflictuelles impliquant les praticiens du CHU a été présenté mardi à la commission médicale d'établissement (CME) centrale de l'AP-HP.    

Réclamé par le directoire de l'AP-HP à la suite du décès du Pr Jean-Louis Mégnien, survenu le 17 décembre 2015 à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), ce document d'une dizaine de pages que s'est procuré le « Quotidien » tente de faire le tour de la problématique, complexe, des risques psychosociaux à l'hôpital.

Conflits, dégradation de l'état de santé, addictions, difficultés à assurer des responsabilités, harcèlement : quelles réponses apporter ? La feuille de route concerne en tout cas tous les praticiens (en exercice, en formation), contractuels et titulaires, mono-appartenants et hospitalo-universitaires.

À des fins préventives, l'AP-HP va « systématiser » l'entretien individuel annuel à tous les niveaux de la hiérarchie médicale. Une charte du management médical permettra de diffuser les bonnes pratiques. D'une manière générale, la gestion des ressources humaines médicales ne devra plus se faire seulement « entre pairs » mais selon les procédures classiques.  

 

Transparence sur les chefferies

 

La procédure de nomination des chefs étant parfois au cœur d'un conflit, l'AP-HP veut désormais anticiper au moins 24 mois avant l'échéance la fin d'une mandature au niveau du service, du département et de l'unité fonctionnelle. En cas de renouvellement de fonction, le candidat doit montrer patte blanche à l'administration sur l'activité de son équipe, le turn-over et le nombre d'entretiens annuels effectués.

En matière de traitement des situations de blocage ou de conflit, l'AP-HP mise sur la création d'un vivier de consultants et de praticiens volontaires pour analyser les difficultés, accompagner les personnels et mettre en place une éventuelle médiation. « Il est souhaitable que ces personnes-ressources aient suivi une formation particulière à la résolution des conflits », indique le directoire.

Le document insiste aussi sur le renforcement de la médecine du travail qui doit être au cœur de la prévention et de la prise en charge des risques psychosociaux. 

La mobilité désormais utilisée comme « un atout et non [comme] une sanction » semble être une des clés pour l'AP-HP. « Certaines situations peuvent être résolues par la mobilité d'un praticien d'un groupe hospitalier à un autre sans transfert de son poste pendant un temps déterminé d’un à deux ans », lit-on. Reste à savoir qui – du harceleur, du harcelé ou des deux – sera mis en disponibilité. 

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin: 9495