Plus d’un « SOS Mains » sur deux est privé (36 sur 58). Si tous se mettent en grève le 5 janvier, « les hôpitaux vont exploser », pronostique le Pr Emmanuel Masméjean, de l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement parisien (AP-HP).
Ce chirurgien orthopédiste redoute une saturation complète du système à Paris, où le public ne prend en charge qu’une faible part des urgences de la main (un cas sur dix, selon le Pr Masméjean). « Il n’y a que deux hôpitaux publics spécialisés pour les urgences de la main en Ile-de-France, l’HEGP et Saint-Antoine. Si les cliniques privées ne prennent plus d’urgences, le système sera bloqué en l’espace de quelques heures. Quand le SAMU aura fait fois trois fois le tour du périphérique, il risque de déposer les cas urgents dans des établissements non spécialisés. Il existera bien sûr des risques importants d’amputations si les délais sont dépassés », assène Emmanuel Masméjean.
Valeur de l’acte
Le Pr Masméjean échange des mails réguliers avec le syndicat Le BLOC et suit de très près les réactions de ses confrères libéraux. Il a une activité libérale, prend des dépassements, et souscrit à leurs revendications : « Je soutiens sans aucune réserve les collègues du privé. Si la ministre décide d’étendre l’interdiction des dépassements d’honoraires à l’hôpital public, j’arrête d’exercer tout de suite ou je demande le secteur 3 (déconventionnement). Je connais la "vraie" valeur d’un acte, et je n’accepterai pas de baisser mes tarifs. On doit aussi considérer que nous sommes les médecins européens les moins payés. Malheureusement, avec le temps, les médecins hospitaliers français (dont moi-même) ont déjà accepté un salaire qui ne correspond plus à la valeur actuelle de l’acte médical. »
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