Paris (75)
Dr Michel Chassang*
Le président de la CSMF répond en ces termes au courrier du Dr Pierre Candelon paru dans « le Quotidien » du 16 janvier :
Mon Cher Confrère,
Merci de votre lettre, qui montre bien les conséquences de la gestion calamiteuse du régime ASV, qui aurait conduit à une catastrophe financière pour les retraités, avec la baisse en quelques années de 66 % des prestations (25 % en moins dès 2014) de la part ASV de leur retraite, soit près de 40 % du montant de celle-ci.
En matière de répartition (comme d’ailleurs en capitalisation), on ne peut distribuer que ce que l’on a. Or, cela fait plusieurs années que la CSMF tire la sonnette d’alarme sur ce sujet. Notre demande de réforme n’a jamais été prise en compte par les tutelles pour des raisons d’économies au bénéfice de l’Assurance-maladie et aussi parce que le président de la CARMF voulait supprimer ce régime, sans prendre en compte la nécessité alors de dégager 20 milliards d’euros pour faire face aux droits acquis (réglés par qui ?), ce qui confortait le gouvernement dans sa volonté de ne rien faire.
Or Il y avait urgence, avec la faillite annoncée du régime ASV en 2014, si on continuait sur les bases actuelles. C’est pourquoi une réforme était enfin nécessaire.
Personne ne peut être satisfait d’une réforme qui baisse les prestations, avec en prime une augmentation considérable des cotisations. Mais c’est la moins pire des solutions, au regard des conséquences désastreuses de l’arrêt de ce régime, qui aurait entraîné à court terme une réduction des 2/3 du montant de la retraite ASV.
En terme de solidarité, les médecins actifs vont subir une hausse considérable de 70 % en 5 ans de leurs cotisations, même si elle continue à être prise en charge aux 2/3 par les caisses d’Assurance-maladie en secteur I (acquis de la convention 2011).
Le coût sera de 200 millions d’euros par an pour les caisses et le même montant pour les médecins en activité.
Il y aura effectivement une baisse progressive de 10 % de la retraite ASV jusqu’en 2015 pour les retraités actuels (16 % pour les futurs retraités), qui devrait être compensée par la hausse du régime de base et si la CARMF suit nos recommandations, par celle du régime complémentaire. Ainsi le montant global de votre retraite ne devrait pas baisser.
.../.
Un rendez-vous est prévu en 2015, pour fixer les modalités futures, avec la reprise d’un mécanisme d’indexation de votre retraite.
C’est le prix à payer par tous, caisses, actifs, retraités, État, dans une situation économique très délicate, pour sauvegarder l’avenir de tous les médecins retraités actuels ou futurs.
En ce qui concerne les autres professions, examinez la réforme des chirurgiens-dentistes, et vous pourrez constater qu’elle est beaucoup plus pénalisante pour les retraités.
J’ai donc le sentiment que la CSMF n’a pas démérité dans ce sauvetage in extremis, mais qu’elle a eu le courage de s’engager pour agir et préserver l’avenir d’un système auquel les médecins sont très attachés.
En vous remerciant de votre fidélité et de votre contribution à notre syndicat, je vous prie de recevoir, Mon Cher Confrère, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
* Michel Chassang est le président de la Confédération des syndicats médicaux française (CSMF)
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