Repérer les médecins en souffrance, prévenir les suicides, les aider à se soigner voire à se reconvertir : tel est l'esprit de la convention d'entraide signée ce mercredi au siège du conseil national de l'Ordre des médecins par son président, le Dr Patrick Bouet, le Dr Thierry Lardenois, président de la Caisse autonome de retraite des médecins (CARMF) et Danielle Toupillier, directrice générale du centre national de gestion (CNG, qui gère les carrières hospitalières).
« Nous cherchons à fédérer tous les acteurs dans une même dynamique : prendre en charge les problèmes de santé des médecins et les accompagner, à partir des études médicales jusqu'à leur fin de carrière », précise le Dr Bouet, qui souhaite faire venir d'autres institutions sur le terrain de l'entraide, notamment l'assurance-maladie ou les présidents d'université. Un numéro d'appel unique sera prochainement mis en place, afin de centraliser les demandes des médecins ou de leurs proches, assure-t-il.
L'Ordre entend également jouer un rôle financier en aidant les associations qui prennent en charge les médecins au quotidien. « Un euro de cotisation versée, ce sont 295 000 euros pour agir », rappelle le président du CNOM, soulignant « l'indépendance » des finances de l'institution.
Aider aux reconversions
À ses côtés, la CARMF continuera d'apporter son soutien aux médecins en difficulté en prenant en charge leurs cotisations, comme elle le fait depuis de nombreuses années. « Notre fonds d'entraide représente sept millions d'euros, ce n'est pas rien, mais on ne pouvait plus le faire seul, explique le Dr Lardenois. J'appelle les associations réparties sur le territoire les plus efficientes à fusionner, les médecins malades ne doivent plus rester seuls. »
Et pour accompagner les médecins en souffrance psychologique, le CNG assurera de son côté « la reconversion et l'ouverture de voies de passerelles aux hospitaliers ». « Les accidents de la vie, par exemple un chirurgien en difficulté après avoir commis une erreur, font que les médecins veulent se reconvertir ou changer de spécialité, souligne Danielle Toupillier. Nous serons là pour les guider. »
Enfin, une charte sera signée avec des établissements d'accueil (publics comme privés) afin que les professionnels de toutes les régions, y compris l'outre-mer, puissent être pris en charge si leur état l'exige.
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