Depuis une semaine le syndicat de MG France appelle l’ensemble des médecins généralistes à coter leur consultation à 25 euros au lieu de 23, à chaque fois que c’est possible.
« On n’est pas sur une revalorisation mais sur une demande de traitement équitable par rapport aux 45 autres spécialités », a redit ce jeudi le Dr Claude Leicher, président de MG France, rappelant que cette pratique devait être effectuée « sans pénaliser le patient ».
Bras de fer
En début de semaine, la CNAM puis Marisol Touraine ont condamné les pratiques tarifaires « illicites » et mis en garde les praticiens qui pourraient être tentés par la facturation à 25 euros.
« Oui nous prenons des risques, oui nous affrontons le gouvernement, oui nous affrontons la CNAM, mais on ne laissera pas disparaître la médecine générale dans le silence et l’approbation », assume le Dr Leicher.
Si le bras de fer tarifaire a débuté entre l’assurance-maladie et le syndicat de généralistes, c’est aussi parce que l’horizon est bouché sur les revalorisations honoraires. Le directeur général de la CNAM Nicolas Revel, a confirmé à plusieurs reprises que les négociations conventionnelles seraient engagées dans la foulée des élections professionnelles chez les médecins libéraux pour une nouvelle convention en 2016. Un calendrier inacceptable pour MG France (et les autres syndicats).
Maltraitance
« Au gouvernement et aux caisses nous disons : la maltraitance de la médecine générale ça suffit. Si vous voulez l’affrontement, vous allez l’obtenir, et si vous voulez l’affrontement, il y a un deuxième mot d’ordre que nous sommes prêts à lancer, la visite à domicile à 56 euros », argue-t-il.
Selon le syndicat, le tarif « normal » de la visite à domicile d’un généraliste ne peut être que de 56 euros, tarif de la visite longue à domicile pour un patient atteint d’une maladie neurodégénérative. « Or aujourd’hui toutes les visites que nous faisons concernent des patients âgés en perte d’autonomie et ayant des polypathologies. La totalité de nos visites sont des visites longues, donc il faut les rémunérer comme telles. Nous pourrions également, pour être précis, réserver cette visite longue et ce tarif uniquement aux visites faites par le médecin traitant du patient. Ce qui éviterait des dérives possibles », s’explique-t-il.
MG France déclare se situer dans une démarche « pédagogique ». Mais si la CNAM ou le ministère de la santé « commencent à s’en prendre » aux généralistes qui facturent d’autorité leur consultation à 25 euros, le syndicat lancera sa consigne sur la visite systématique à 56 euros.
MG France sollicite le renfort des autres syndicats. « Nous sommes d’accord pour un travail unitaire avec les autres syndicats sur la loi de santé, mais nous aimerions que cette unité s’applique aussi à notre demande ».
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