La contestation de la réforme des retraites continue de gagner les fonctionnaires des ministères sociaux dont l'intersyndicale appelle à la grève nationale et à la manifestion ce jeudi. Parmi eux, une dizaine d'agents de l'ATIH (Agence technique de l'information sur l'hospitalisation) sont, depuis ce mercredi, en grève reconductible, soit environ 10 % de l’effectif total de l’agence. Un mouvement qui, s'il se poursuivait, pourrait avoir rapidement des conséquences très concrètes pour les hôpitaux.
Sous tutelle du ministère de la Santé, l’ATIH est, en effet, chargée de la collecte, de l’hébergement et de l’analyse des données des établissements de santé et médico-sociaux ainsi que des dispositifs de financement des établissements. Outre la gestion la plateforme e-PMSI qui recueille les informations sur l'hospitalisation et la production des indicateurs de qualité des soins et de sécurité des patients, en collaboration avec la HAS (Qualhas), l’agence s'occupe aussi d'un annuaire (« Plage ») qui permet la connexion et l'identification sécurisées des acteurs du monde de la santé (établissements, ARS, institutions ) à un nombre important de plateformes en ligne.
Un sacré bazar
Contacté par « Le Quotidien », Albans Demblocque, représentant du personnel, qui fait partie de la dizaine de grévistes, explique que c’est « le 49.3 qui a vraiment déclenché notre colère ». L'ingénieur informaticien alerte sur les conséquences de cette mobilisation sur le fonctionnement de l’agence à court et moyen terme. « Si « Plage » tombe, plus personne ne pourra se connecter. Et, s’il n’y a personne derrière pour redémarrer ce service, cela va mettre un sacré bazar », prévient-il.
Même chose pour le web-service « File server » qui permet de « traiter les fichiers que nous transmettent les établissements. Si ce service tombe, ils ne pourront plus transmettre leurs données », poursuit Albans Demblocque qui observe que les services de l’agence sont en train de « tomber au fur et à mesure ».
Certains sont d’ailleurs particulièrement précieux pour les établissements, à l’image de la plateforme e-PMSI. Les établissements l’utilisent pour « remonter leurs données quotidiennement. S’ils ne peuvent plus le faire, c’est problématique », précise l’informaticien. Notamment en termes de facturation, car ceux-ci « ne pourront pas remonter ce qu’ils ont codé durant la journée dans les hôpitaux, donc cela va prendre du retard… ». Le mouvement de grève pourrait également toucher le fonctionnement d'autres services dont « Piramig » qui permet le pilotage des rapports d’activité des missions d’intérêt général (MIG) au budget de 30 milliards d'euros.
Selon l’informaticien, un certain nombre de grévistes sont particulièrement déterminés. « Ils sont motivés pour perdre leur salaire jusqu’à la fin du mois. Ils disent "je vais perdre 10 à 15 jours de salaire, mais ce n’est pas grave". » Une nouvelle assemblée générale est prévue vendredi prochain.
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