Après le décès d'un patient sexagénaire aux urgences de l’hôpital Purpan, le 2 février dernier, en plein pic d’épidémie hivernale, des syndicats ont invoqué un manque de personnel. Cette accusation est écartée par la direction du CHU qui a assuré mardi, lors d'une conférence de presse, avoir anticipé et adapté ses effectifs.
« Un décès aux urgences n’est pas nécessairement suspect. J’ai souhaité vous rencontrer (mardi 9 avril) pour éviter les amalgames comme ceux qui ont été faits dans cet article publié aujourd’hui par Mediacités et qui fait état d’une mort suspecte d’un patient aux urgences du CHU. » C’est avec ces mots que Marc Penaud, directeur du CHU de Toulouse, a ouvert la conférence de presse convoquée en urgence.
« Adressé aux urgences par le SAMU, ce patient a été vu par un premier médecin avant d’arriver au CHU et il ne présentait pas à ce moment-là de critère de gravité », précise le Pr Sandrine Charpentier, chef de service des urgences adultes au CHU de Purpan.
Le patient a été orienté vers le secteur « couché » réservé aux malades qui ne sont pas considérés en urgence vitale. « Il n’était ni scopé, ni monitoré et a été vu cinq fois par des soignants à partir de l’appel du SAMU », assure le Pr Charpentier.
Le plan hôpital en tension déclenché
Depuis le 29 janvier – soit trois jours avant cet incident dramatique –, la direction du CHU avait justement déclenché un plan hôpital en tension, en raison de la suractivité hivernale. Ce plan s’est traduit par l’octroi d’un poste et demi supplémentaire pendant 12 semaines aux urgences. « Il y avait le 2 février huit infirmiers, trois médecins seniors et trois internes présents aux urgences pour 51 patients, ce qui a permis une prise en charge diligente et conforme des patients comme en dehors de toute période de suractivité ou épidémique », indique le médecin chef de service.
Le 2 février, le patient, en attente de résultats d’examens complémentaires, avait été retrouvé sans vie après un arrêt cardiaque par un infirmier de retour de pause.
Dès le lendemain, une procédure pour danger grave et imminent (DGI) avait été déclenchée par le personnel entraînant une enquête du CHSCT. L'hôpital a de son côté déclaré le décès comme un événement indésirable auprès de l’agence régionale de santé (ARS) qui examine actuellement le dossier, ce qui correspond à la démarche qualité classique.
La famille n'a déposé aucune plainte
Le décès a provoqué un très vif émoi auprès du personnel qui conteste les arguments de la direction concernant les moyens aux urgences. « C’est l’organisation en sous-effectif chronique que nous dénonçons depuis des mois, qui fait que nous en sommes arrivés là. Je rappelle que 270 postes ont été supprimés au CHU depuis 2014 », dénonce Pauline Salingue (CGT) et secrétaire du CHSCT de l’hôpital Purpan. « Peut-être en effet que ce monsieur serait mort quand même s’il y avait eu plus de personnel ce jour-là, avance la déléguée syndicale. Mais en l’état, il n’est pas sûr que toutes les chances aient été mises de son côté. »
La famille quant à elle n’a pas porté plainte à ce jour.
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