Enquête sur les jeunes pousses de la médecine

Dr Maxime Heyndrickx praticien hospitalier en chirurgie Thoracique à Caen

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Publié le 14/08/2020

Avant même de débuter la médecine, le Dr Maxime Heyndrickx était déterminé dans son choix. La chirurgie et rien d'autre ! Et comme la spécialité thoracique et cardiovasculaire relève plutôt de la chirurgie lourde, son installation hospitalière était courue d'avance !

Crédit photo : DR

Golfeur passionné et chirurgien thoracique ou inversement, le Dr Maxime Heyndrickx est né à Paris en 1986. Il passe toute son enfance dans l'Orne. Et depuis 2019, le jeune trentenaire est PH titulaire. Sa spécialité, il l'exerce au CHU de Caen, centre de référence au niveau régional. Son rythme soutenu de travail, à raison de 12 jours sur 14 – car ils ne sont que deux praticiens dans cette spécialité – n'enlève rien à l'intérêt qu'il porte à sa mission à l'hôpital. Sans compter le reste…

La chirurgie sinon rien !

Maxime Heyndrickx a toujours su ce qu'il voulait. La voie médicale, c'était pour son côté valorisant mais surtout utile. Et dès le début, la chirurgie était son unique objectif. Ça ou rien ! Dans le cas contraire, cela eut été « un échec terrible ». Son moteur, « c'est comprendre et agir ». Pour lui, l'acte chirurgical est l'action directe qu'il peut avoir sur la guérison. « Je voulais traiter le patient par moi-même, par les doigts… Et puis j'aimais cette idée de travailler pour faire de la chirurgie lourde » souligne le jeune hospitalier.                                                              

Pas de place au hasard ! Maxime Heyndrickx réalise son premier stage au sein du service dans lequel il est désormais PH à Caen. D’abord fixé sur la chirurgie vasculaire, le médecin s'est orienté finalement vers la chirurgie thoracique pour des raisons techniques. « J'aimais bien cette idée d'intervenir une seule fois sur le patient. Le lien se tisse au moment où l'opération du cancer se décide et après pour la suite de la prise en charge, on passe la main aux oncologues ou aux pneumologues. » Une spécialité aussi par opportunité. Car à l'époque, les effectifs en chirurgie thoracique rendaient possible une carrière hospitalière. « J'étais ainsi, à peu près certain, si je terminais mon cursus, de pouvoir intégrer l'équipe pour la suite de ma carrière. »

Et quelques années plus tard : objectif totalement atteint ! Désormais titulaire dans sa spécialité après un parcours hospitalier qualifié « de pas si facile à obtenir », le chirurgien reconnaît le confort de l'exercice à l'hôpital « une fois nommé, le statut de PH titulaire très protecteur, comporte beaucoup d'avantages et une sécurité de l'emploi ».

Chirurgie thoracique assez peu représentée en libéral

L’installation à l'hôpital était quasi inéluctable. Car son activité thoracique et cardio-vasculaire relève pour l'essentiel de la chirurgie lourde. Celle des cancers du poumon, des pathologies pulmonaires… « L'hôpital, est inhérent à ma spécialité. Elle nécessite un plateau technique important et des équipements spécifiques qui existent très peu dans les établissements privés. »


La liberté du choix de l'acte

Ce que le jeune chirurgien apprécie avant tout ? C'est la liberté ! Celle que lui confère son exercice hospitalier. « Choisir ce que l'on doit faire ou ne pas faire. On est très libre sur les indications opératoires, on n'est pas tenté d'opérer des gens par excès ni d'ailleurs par défaut. Il n'y a pas de rapport mercantile avec le patient. » Le Dr Maxime Heyndrickx mesure aussi l'intérêt et le confort d'être salarié. Aucune préoccupation quant à la couverture sociale, la sécurité de l'emploi ou le salaire mensuel. L’inverse de ce que d'autres praticiens récemment installés en libéral ont dû vivre lors de la pandémie compatit le jeune hospitalier.

L'importance du travail en équipe

Autre raison invoquée, le bénéfice d'un travail collégial. Tant avec les anesthésistes-réanimateurs, les infirmières, la cadre de santé du service que les pneumologues et oncologues, avec lesquels les réunions de concertations pluridisciplinaires se tiennent. Ce n'est pas l'apanage du monde hospitalier mais c'est bien ancré et plus facile qu'en libéral. Très attaché à son mode d'exercice et à sa région, le Dr Maxime Heyndrickx n'envisage pas du tout, mais pas du tout, de renoncer à l'un et à l'autre, « même s'il ne faut jamais dire jamais ! »

Annick-Bernhardt-Olivieri

Source : lequotidiendumedecin.fr