La maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) vient de remettre à Marisol Touraine une première ébauche de projet alternatif de reconstruction de l’établissement dans le même quartier, idée à nouveau à l’ordre du jour après l’abandon de l’option d’une délocalisation dans les locaux du centre hospitalier intercommunal de Montreuil.
Défendu par le Dr Marie-Laure Brival, chef du service gynéco-obstétrique de l’emblématique établissement, le nouveau projet médical se fonde sur une activité accrue, porté à 2 300 naissances et 1 000 IVG par an.
Les Lilas ont également remis à la ministre de la Santé une analyse budgétaire de l’état de leurs finances, dégradées depuis trois ans.
Pourrissement
Marisol Touraine a également entre les mains un rapport qui pointe la responsabilité de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France sur les conditions de travail des équipes des Lilas, a indiqué le Dr Brival lors d’une conférence de presse de soutien des usagers.
« L’ARS joue sur le pourrissement depuis des années, a soutenu le médecin. Stress, épuisement, angoisse de l’avenir, risque de fuite de personnel… C’est dans ces conditions désastreuses que nous parvenons à maintenir notre activité médicale. En 2014, 1 653 nouveau-nés ont vu le jour aux Lilas et 953 IVG ont été effectuées. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus continuer. Nous appelons la ministre de la Santé à faire preuve de courage politique. »
Contactée par « le Quotidien », l’ARS rappelle qu’elle soutient aujourd’hui financièrement la maternité, comme c’est le cas depuis 2012.
Soutien de Marisol Touraine
Du côté de Ségur, on confirme que « la ministre suit personnellement et très attentivement la situation de la maternité des Lilas ». Marisol Touraine « soutient le projet de reconstruction aux Lilas, qui devra toutefois être viable et soutenable financièrement, pour garantir la pérennité de cet établissement ».
En octobre dernier, la ministre avait accordé un délai de deux mois supplémentaires à la maternité pour réétudier le projet architectural initial et actualiser son plan de financement, repoussant la date butoir initialement posée par l’ARS au 30 juin 2015. Le projet de reconstruction coûte 24 millions d’euros. Dix manquent toujours au pot.
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