Encadrer les dépassements : « un cautère sur une jambe de bois », juge Le Guen (PS)

Publié le 24/05/2012
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PLUSIEURS personnalités politiques ont débattu de l’avenir du système de santé lors d’une table ronde à Hôpital expo. La ministre de la Santé, le matin même, s’est abstenue de dévoiler la méthode qu’elle compte employer pour encadrer les dépassements d’honoraires, une promesse de François Hollande.

Parlant au nom du PS, le député parisien Jean-Marie Le Guen n’a pas indiqué si le déconventionnement sera appliqué aux contrevenants en matière de dépassements. «  Il faudra bien qu’il y ait des sanctions » pour ceux qui sortiront « du cadre négocié demain », a cependant déclaré le député parisien en campagne pour sa réélection. La solution à venir ne sera qu’une étape, a pris soin de préciser Jean-Marie Le Guen, qui a fustigé des modes de rémunération « totalement archaïques ». « Le C, le CS : c’est complètement vieillot. (…) Comme on ne peut pas construire un système ex nihilo en quinze jours, on va mettre un cautère sur une jambe de bois. Mais fondamentalement, il faut repenser tout le mode de rémunération des professionnels ». Sans pour autant basculer dans le salariat généralisé: « Je ne prendrai pas cette responsabilité politique (...) qui conduirait à une catastrophe sanitaire ».

Voynet défend la méthode forte.

Dominique Voynet, au nom d’Europe Écologie les Verts, s’est pour sa part prononcée en faveur de

« solutions assez radicales ».« Je suis convaincue que les médecins n’arriveront pas à s’organiser, a anticipé l’ancienne médecin anesthésiste. Il faut donc limiter voire interdire les dépassements pour tous, partout, tout le temps ». Les Verts, qui ont fait leur entrée au gouvernement, penchent en faveur d’un scénario radical sur l’autre question, sensible, de la répartition des médecins. Dominique Voynet le dit tout net : « Il y a quinze ans déjà, mes collègues avaient compris qu’une garde par semaine dans le privé leur suffisait. (…) Je ne serais pas du tout choquée si l’on impose un certain nombre de vacations à des médecins dont les études sont payées. Et je comprends très bien que Jean-Marie Le Guen ne puisse pas dire cela ». « Du jour au lendemain, nos anesthésistes réanimateurs peuvent aller voir ailleurs, y compris hors de nos frontières. Il va falloir beaucoup de doigté » pour gérer le dossier, a mis en garde le député PS en réponse à la maire de Montreuil.

D.CH

Source : Le Quotidien du Médecin: 9131