Aux grands maux, les grands remèdes ! Si la délégation de tâches est tant devenue à la mode ces derniers temps, c’est peut-être parce qu’elle semble un moyen commode et relativement peu coûteux de résolution des crises et des conflits qui agitent le système de santé. Un trou dans la couverture vaccinale ? Il faut enrôler les pharmaciens. Une entorse ou une lombalgie ? Allez plutôt voir le kiné de votre quartier. Des urgences engorgées ? Grâce à la « prime de coopération », infirmiers et aides-soignants devraient pouvoir s’investir davantage…
Sur le sujet, la France n’est pourtant pas en avance sur ses voisins. Ainsi, il y a beau temps que le GP britannique est épaulé par des paramédicaux. Et si chez nous, le débat avance un peu, c’est en partie grâce aux jeunes professionnels qui plébiscitent le travail d’équipe. Au point que le sujet est devenu un vrai marqueur de générations entre médecins. La crise de la démographie médicale concourt aussi à accélérer le mouvement. À temps et à contretemps parfois.
Car si les Français – un récent sondage en atteste — se montrent archi favorables à une accélération des transferts de compétences médicales, les protocoles de coopération n’ont pas toujours été acceptés sans réserve par les infirmiers. Et quant aux syndicats de médecins, certains évoquent désormais « un démantèlement » des compétences médicales, quand d'autres demandent un « moratoire » sur les délégations de tâches. Pas sûr que les pouvoirs publics leur donnent si vite satisfaction. Pour autant, le ministère de la Santé doit entendre ces réticences. Elles témoignent sans nul doute de la nécessité d’une vraie concertation avec le corps médical avant de franchir de nouvelles étapes. Avec pour corollaire : l’ouverture de négociations rémunérant davantage les actes à haute valeur ajoutée des médecins.
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