Le centre hospitalier de Nancy a lancé un appel à volontaires parmi les fumeurs réguliers de cannabis afin de mener une étude sur l’impact de la consommation régulière de marijuana sur le fonctionnement du cerveau en s’appuyant sur la vision. « Plusieurs équipes de recherche ont posé l’hypothèse que de fortes consommations de cannabis à l’adolescence pourraient modifier les systèmes de communication entre les neurones, lesquels sont particulièrement impliqués dans la vision », a expliqué un porte-parole du CHU.
Quelque 180 volontaires sont recherchés pour constituer trois cohortes : les fumeurs de cannabis, les fumeurs de tabac et les non-fumeurs. Les personnes intéressées peuvent répondre à l’appel lancé en ligne sur le site de l’hôpital (sous réserve d’être majeur).
L’étude nationale, qui doit durer un an, est menée par un consortium de recherches qui rassemble une vingtaine de scientifiques d’hôpitaux et laboratoires de Paris, Strasbourg et Nancy. Elle a été soutenue financièrement par l’Agence nationale de la recherche et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (MILDT), après un appel à projet parmi une quinzaine d’autres programmes.
Cartographie du fonctionnement du cerveau lors de l’usage de cannabis
« La vision, bien connue et accessible aux mesures, peut être un marqueur très précoce d’anomalies de fonctionnement du cerveau. La recherche permettra d’accroître les connaissances sur l’impact de l’usage de cannabis sur le cerveau humain mais aussi sur la vision », a poursuivi le porte-parole.
Les volontaires, sollicités durant deux demi-journées, seront soumis à un questionnaire sur leur consommation, ainsi que plusieurs examens mesurant l’activité électrique de l’oeil et du cerveau. « L’ensemble de ces étapes de recherche permettra d’établir une cartographie du fonctionnement du cerveau visuel lors de l’usage régulier de cannabis », a indiqué le CHU.
Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France et son usage reste très élevé à l’adolescence. « C’est une période où le cerveau est encore en développement et reste très sensible à son environnement. Il est déjà établi que l’usage régulier et intensif du cannabis a un impact sur la mémoire, l’attention ou la capacité à résoudre des problèmes, mais son influence à long terme sur des fonctions sensorielles est moins connue », a souligné le porte-parole.
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