Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) s’inquiète pour l’avenir de la filière universitaire de sa spécialité. À l’occasion du congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), qui rassemble jusqu’à vendredi 1 200 participants à Lille, le syndicat dresse un état des lieux alarmant du nombre de chefs de clinique de la spécialité. « Chaque année, les chefs de clinique universitaire de médecine générale et les candidats se battent pour avoir un poste et/ou le conserver », observe ReAGJIR.
Depuis leur création en 2007, la situation des chefs de clinique de médecine générale ne s’est guère améliorée. Les effectifs évoluent lentement, au gré du bon vouloir des instances de tutelle et des doyens. Les chefs de médecine générale étaient 16 en 2007 et ne sont que 78 sept ans plus tard (voir diagramme). « À la rentrée universitaire, il y a un chef de clinique pour 185 internes de médecine générale », observe ReAGJIR.
Un problème de financement
Dix-sept facultés françaises ont moins d’un chef pour 200 internes de la spécialité et deux facultés n’en ont aucun. « Même s’ils ne constituent pas les seuls enseignants des internes, le nombre de chefs de clinique est bien insuffisant, analyse ReAGJIR. Le corps des chefs de clinique (qui assure les soins, la recherche et l’enseignement) est destiné à assurer la pérennité de la filière universitaire de médecine générale, en permettant à de jeunes médecins de l’intégrer. »
En 2009, la loi HPST de Roselyne Bachelot avait programmé la nomination de 50 chefs de clinique de médecine générale par an pendant 4 ans. Il n’en a rien été. Les restrictions budgétaires des facultés ont compliqué le financement de nouveaux postes. Certains ont toutefois pu être financés en totalité ou en partie par les ARS, les régions, les départements et les URPS.
« Sans réel investissement dans la filière universitaire, sans réelle sanctuarisation des postes et sans statut intermédiaire entre les chefs et les maîtres de conférence, les soins primaires en France ne pourront connaître l’essor qu’on leur souhaite », conclut ReAGJIR.
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