C'est dans une ambiance feutrée et un espace entièrement rénové que 10 000 patients sont accueillis chaque année au sein de l’unité de chirurgie ambulatoire (UCA) du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph pour des interventions dans onze spécialités (ophtalmologie, orthopédie, urologie, etc.).
Cette modernisation de l'établissement privé à but non lucratif du XIVe arrondissement de Paris, inaugurée officiellement le 9 avril, a débuté en 2014. Depuis cette date, le taux d’intervention en ambulatoire est passé de 37,6 % à 47,1 % en 2017. L’objectif est d’atteindre un taux de 70 % d’ici 2 022, conformément aux attentes du gouvernement.
Lève-toi et marche
La mise en place d’un parcours patient « debout » prenant en compte les principes de la récupération rapide après chirurgie (RRAC) et de la « marche en avant », selon lequel le patient ne repasse pas deux fois au même endroit et n’occupe plus de chambre fixe, a nécessité un travail de conception et plusieurs années de travaux pour un coût de 1,1 million d’euros (travaux et équipements). « L’ambulatoire était jusque-là intégré dans le service de chirurgie classique, sans réelle gouvernance. La première étape a été de définir des chemins cliniques spécifiques sur lesquels appuyer les transformations », raconte le Dr Monique Sigismond, coordonnatrice de l’équipe d'anesthésistes affectés à l’UCA. « Il a fallu ensuite concevoir un nouveau parcours au sein d’une structure d’hospitalisation conventionnelle, sans pouvoir casser tous les murs ! » poursuit l’anesthésiste, au propos ponctué de salutations à l'équipe soignante. Conséquence de cette mutation, une transformation architecturale s’est opérée mais aussi un « changement dans la pratique médicale » selon le Dr Pascal Alfonsi, chef du service d’anesthésie de l’hôpital Saint-Joseph.
Depuis septembre 2016, le patient, vêtu d'un peignoir en éponge blanc et accompagné d’un aide-soignant, descend à pied au bloc, situé deux étages au-dessous de l’UCA. Une pratique qui rassure le patient rendu autonome et allège l'anesthésie. « On ne donne plus de sédatif aux patients avant l’intervention. De même, le recours à des anesthésiques locaux pendant l’intervention réduit l’usage de la morphine. Ces éléments favorisent le réveil mais aussi la récupération », souligne avec enthousiasme le Dr Alfonsi. Dans la même optique, les patients sont placés, après l’intervention, dans l'enceinte d'un box individuel de 8 m2 en moyenne sur un fauteuil ambulatoire modulable, la position verticale favorisant la récupération.
Une numérisation du parcours
Autre particularité de l’UCA, la coordination médicale a été confiée aux anesthésistes, qui sont désormais présents tout au long du parcours. Ces mutations ont permis de placer le patient au centre de l’organisation. La numérisation du parcours participe également de cette nouvelle organisation. Chaque patient est équipé d’un bracelet géolocalisable qui permet au personnel soignant de garder un œil sur son avancée dans le parcours. Déployé mais encore en phase de test, le dispositif, utile à la régulation des flux, « permet une uniformisation du parcours, une limitation des temps d’attente et une meilleure information de l’accompagnant », explique le Dr Sigismond. Cette organisation et cette gestion du temps ont permis de doubler le nombre de patients pris en charge mensuellement par l’UCA, de 477 patients accueillis en janvier 2015 à 929 en janvier dernier. À terme, l’ambition de l'établissement est de permettre l’intégration des opérations non programmées au flux des patients de l’UCA.
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