Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, vient d’alerter le Premier ministre Manuel Valls sur les tensions régnant à l’hôpital public, lui demandant de mettre un frein à la fermeture de lits, entre autres.
Dans un courrier daté du 11 mars adressé à Manuel Valls et diffusé ce jeudi, le président de la FHF fait référence à une note confidentielle du service central du renseignement territorial du ministère de l’Intérieur, datée du 5 mars et révélée mardi par « le Parisien ». Selon cette note, « quelques mouvements de protestations pourraient prendre corps » à l’hôpital en raison de tensions rencontrées dans les services d’urgence, saturés à cause de l’épidémie de grippe.
Frédéric Valletoux confirme « le constat dressé par les services de renseignement », qu’il qualifie de « particulièrement alarmiste ». Dénonçant l’« épuisement » et l’« exaspération » des personnels, il s’étonne que la fermeture de lits soit présentée comme « une priorité » par « certaines agences régionales de santé » (ARS) et comme « une solution miracle à l’amélioration de l’efficience » des hôpitaux.
Querelle public/privé
Face à l’ampleur de l’épidémie de grippe, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait déclenché le mois dernier un plan d’urgence et réclamé la réouverture de lits dans les établissements de santé. Les hôpitaux publics ont « plus que jamais » besoin du soutien et de « l’autorité » du Premier ministre, estime Frédéric Valletoux.
Il dénonce également les « comportements parfois irresponsables des autres acteurs de santé », notamment les « menaces de grève des cliniques privées mais surtout le désengagement quasi total des médecins libéraux de la permanence des soins ». « Les hôpitaux publics se retrouvent seuls pour répondre aux besoins de prise en charge de nos concitoyens », assure le patron de la FHF.
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