La FHP cible la loi de santé et réclame des économies sur l’hôpital

Publié le 04/09/2014
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Crédit photo : S TOUBON

Avec la loi de santé en préparation, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) en est convaincue, le gouvernement se trompe de réforme. Et rate une occasion de restaurer l’efficience du système sanitaire. Un point en particulier scandalise les cliniques : l’interdiction des dépassements d’honoraires dans le cadre du futur service public hospitalier.

La FHP a réuni ses troupes ce jeudi à Paris, pour une journée de rentrée. Le ton des interventions était musclé. « Ce service public hospitalier, c’est une agression vis-à-vis du secteur privé, s’est exclamé Lamine Gharbi, nouveau président de la FHP. Il va instaurer une double tarification [public et privé] imparable, non contestable. Ça deviendra la Bible. Comme je dis souvent, hôpital silence, on dépense ».

Gharbi : « J’ai l’impression que c’est la FHF qui a écrit la loi »

L’impression d’une loi rédigée pour avantager l’hôpital public est largement partagée par les syndicats de médecins libéraux. « Cette loi est faite pour détruire l’exercice libéral. C’est plus qu’une étatisation, c’est une bolchevisation », a lancé le Dr Roger Rua, président du Syndicat des médecins libéraux (SML). L’idée d’une mobilisation commune cliniques et praticiens fait son chemin.

« J’ai l’impression que c’est la FHF [Fédération hospitalière de France] qui a écrit la loi, a poursuivi Lamine Gharbi. (...) La ministre a de la chance, elle fait le front uni entre l’hospitalisation privée et les médecins libéraux ».

14 milliards d’euros à économiser en ciblant les hôpitaux

La FHP propose une série de mesures afin de rendre le système plus efficient. « On ne demande pas un euro de plus pour l’hospitalisation privée », prévient Lamine Gharbi. Pas un euro de plus pour les cliniques, mais des milliards en moins pour les hôpitaux : la FHP demande la suppression du tarif journalier de prestation, l’alignement des coûts de prise en charge du public sur ceux du privé, l’arrêt immédiat du financement des déficits, et la baisse de l’ONDAM hospitalier public. Soit, selon le calcul de la Fédération, 14 milliards de gisement potentiel.

La FHP suggère généreusement d’étaler ces économies sur cinq ans, à raison de 2,8 milliards d’euros d’économie par an. « C’est tout à fait faisable », insiste Lamine Gharbi. Qui défend la méthode forte : « Il faut forcer les hôpitaux à se restructurer ».

La FHP propose en outre de séparer les missions de régulation et de financement en région (« Les ARS sont très souvent sous la coupe des politiques, maires ou députés, sur les territoires »), créer un service territorial de santé au public ouvert à tous (« Nous sommes lassés de constater que nous sommes la variable d’ajustement »), harmoniser les règles fiscales entre les deux secteurs hospitaliers, et introduire une rémunération des soins à la qualité.

Delphine Chardon

Source : lequotidiendumedecin.fr