L’Agence régionale de santé de Basse-Normandie suspend la maternité du centre hospitalier de la Côte fleurie, à Cricqueboeuf (Calvados), à compter de ce lundi, à 18 heures.
La décision est motivée par des « impératifs de sécurité ». Les effectifs médicaux ne sont pas aux normes. Il n’y a qu’un anesthésiste à temps partiel (il en faudrait au minimum trois à temps plein) et 1,5 équivalent temps plein en pédiatrie (il faudrait au minimum trois ETP). Un des trois gynécologues-obstétriciens en poste exerce à temps partiel, or les obstétriciens devraient eux-mêmes être à temps plein (trois ETP minimum).
L’intérim et les coups de main donnés par les hôpitaux alentour ne suffisent pas. « Le directeur de l’hôpital ne parvient plus à assurer le fonctionnement du tableau de garde », résume le directeur général adjoint de l’agence régionale de santé, Vincent Kauffmann.
Attirer quatre ou cinq PH dans une petite ville, une gageure
La suspension sera-t-elle suivie d’une réouverture ou d’un arrêt définitif des accouchements à Cricqueboeuf ? Tout dépend de la capacité de l’hôpital à recruter. En janvier dernier, la petite maternité de l’hôpital de Vire (Calvados), distante de 130 km, a définitivement fermé. Elle était confrontée au même problème de pénurie médicale.
La Basse-Normandie est l’une des régions de France les moins attractives aux yeux de certains spécialistes. Quatre postes d’anesthésistes-réanimateurs sur dix sont vacants au CHU de Caen. « Recruter quatre ou cinq médecins à l’hôpital de la Côte fleurie, c’est énorme. Nous ne pouvons pas prévoir l’avenir, mais la difficulté nous paraît difficilement surmontable aujourd’hui », observe sans grand optimisme le DGA de l’ARS.
À compter de ce lundi, les femmes enceintes seront réorientées vers la maternité de leur choix, à Lisieux, Le Havre ou Caen. Les consultations de gynécologie, de suivi de grossesse et d’après accouchement sont en revanche maintenues sur le site de la Côte fleurie.
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