Une cinquantaine de médecins hospitaliers de toutes spécialités se sont fédérés en collectif médical pour « défendre l'hôpital de Blois », confronté à une grave pénurie de médecins urgentistes.
Le collectif médical Simone-Veil (du nom de l'hôpital) est né d'un double constat : un « gros problème de management » au centre hospitalier depuis deux ans et un « problème propre aux urgences, ou 75 % des praticiens hospitaliers ont démissionné ou sont partis », explique au « Quotidien » un médecin membre du collectif.
Lundi, neuf praticiens travaillaient aux urgences. Dans les bons jours, le service tourne avec 14 médecins pour 32 postes ouverts. « Même les intérimaires hésitent maintenant à venir tant la situation est difficile, assure le collectif. D’autres services sont aussi concernés, la gériatrie, la neurologie, l’addictologie, la maternité, pour les mêmes motifs. Il ne sera pas toujours possible aux médecins restant de colmater les manques. »
Démission de la CME
Les médecins frondeurs ont déposé le 12 janvier – avec le soutien de la CGT – un préavis de grève sur la nouvelle ligne d'astreinte décidée par la direction en début d'année pour pallier la pénurie d'urgentistes. Les internes ont décidé de se joindre au mouvement à partir de ce mardi. « Ils en ont assez de se retrouver seuls en garde », précise un médecin interrogé.
Opposée aux astreintes supplémentaires, 80 % de la commission médicale d'établissement (CME) a aussi démissionné de ses fonctions en guise de protestation.
Les praticiens mécontents reprochent surtout à la direction d'avoir trop tardé à mettre en place la réforme de l'organisation du temps de travail des médecins urgentistes. « Il y a comme partout un problème de pénurie d'urgentistes à Blois mais ici, aucune mesure d'attractivité n'a été prise rapidement pour pallier cette carence, y compris la plus élémentaire d'entre elle : le passage aux 39 heures », peste le médecin.
Pas un discours militant
Plutôt que renforcer les personnels d'astreinte « alors qu'il n'y a aucun souci de permanence des soins à Blois », le collectif propose en solution transitoire de « faire tourner le service d'hospitalisation de courte durée, ce qui permettrait de rapatrier un poste de médecin aux urgences. »
La prochaine CME doit se réunir le 15 mars. D'ici là, le collectif entend maintenir la pression. « Nous sommes médecins, nous ne sommes pas dans un discours militant, conclut le collectif. Nous nous mobilisons seulement pour sauver l'hôpital. »
Contactée, la direction de l'hôpital précise au « Quotidien » qu'une rencontre est prévue ce mercredi avec les médecins.
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