Lors d'une récente réunion, la CME du premier CHU de France s'est penchée sur le financement de la stratégie annoncée à l'automne par Marisol Touraine pour redorer le blason des établissements en mal de médecins.
Selon les premières estimations de la direction de l'organisation médicale (DOMU) de l'AP-HP, le CHU devra débourser 41 millions d'euros en 2017 pour assumer les différentes primes et revalorisations prévues (hors prime d’exercice territorial et valorisation des activités programmées en première partie de soirée) en faveur des jeunes médecins et des praticiens en poste.
C'est là où le bât blesse : alors que Marisol Touraine a annoncé que le plan attractivité serait en grande partie financé par les économies parallèles faites sur l'intérim médical, l'immense CHU emploie 12 500 médecins mais, grâce à sa renommée internationale, n'a dépensé « que » 2,3 millions d'euros en 2016 pour l'intérim médical. La diminution des dépenses d’intérim médical à l'AP-HP a été estimée à seulement 900 000 euros. Totalement insuffisant pour financer les dizaines de millions d'euros nécessaires aux mesures d'attractivité… « Je suis très inquiet en ce qui concerne les répercussions sur la masse salariale du personnel médical disponible pour la révision des effectifs de praticiens hospitaliers, confie le Pr Noël Garabédian, président de la CME. Des mesures d'attractivité, oui, mais sans ressources, non ! Nous sommes en plein rafistolage alors que la situation nécessite un plan d'envergure national. »
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