LES CLINIQUES continuent de s’estimer mal aimées, ou du moins incomprises, du gouvernement actuel. Et la toute première visite de Marisol Touraine, en juillet à Trappes, dans un établissement privé lucratif, n’a pas levé toutes les craintes du secteur, loin s’en faut. Jean-Loup Durousset, président de la FHP, se dit pourtant prêt à des efforts. « On a des propositions à faire pour dégager des économies. On peut comprendre que l’ONDAM [objectif national de dépenses d’assurance-maladie] et nos tarifs baissent, mais mettons-nous autour de la table ». La FHP appelle notamment de ses vœux des mesures de simplification.
Y aurait-il deux poids deux mesures ? Dans le secteur privé non lucratif, Marisol Touraine signe aujourd’hui même une convention pour le recrutement de 1 500 emplois avenir avec la FEHAP. La FHP a un dossier tout prêt dans ses cartons, mais son tour de signer un accord sur les emplois d’avenir, manifestement, n’est pas venu... « Alors que 6 000 emplois infirmiers, chaque année, ne sont pas pourvus à la sortie des écoles », déplore Jean-Loup Durousset.
Idéologie.
Le président du MEDEF élu en juillet est intervenu au colloque de rentrée (la FHP est membre du comité exécutif du MEDEF). Il a appelé les cliniques à s’investir dans les commissions internes du MEDEF. Filières du futur, innovation, mondialisation... Les défis à relever par les entreprises sont multiples. « On peut faire baisser le chômage à moins de 7 %, se prend à rêver Pierre Gattaz. Au gouvernement de préparer le terreau social, en baissant le coût du travail ».
La réforme des retraites n’a guère trouvé de soutien lors de cette journée de la FHP. Conviée au débat, l’ancienne ministre UMP Valérie Pécresse a reproché au gouvernement Ayrault de délaisser l’hospitalisation privée, « peut-être par méconnaissance de vos métiers, peut-être par idéologie ».
L’arrêt de la convergence tarifaire entre hôpitaux et cliniques ? Une « dynamique » cassée. Et la députée d’exhorter les cliniques à s’ériger en modèle : « Soyez un exemple pour le secteur public. Il faut faire clairement le pari de l’évaluation des soins. On peut préserver la qualité tout en faisant des économies. La productivité, ça marche aussi à l’hôpital ».
L’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’est prononcée en faveur d’une réforme du financement de la protection sociale : moins d’impôts, plus de taxes sur la consommation. Mais le président de la FHP redoute un glissement progressif vers un modèle à l’anglaise, avec une mainmise de l’État sur la Sécu. Un modèle où la médecine libérale n’aurait plus sa place. Le président du MEDEF, en n’ayant pas défendu avec véhémence le paritarisme qui préside aux destinées de la Sécu, n’a de ce point de vue pas vraiment répondu à ses attentes.
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