Le projet de construction d'ici à 2026, sur l'île de Nantes, du nouveau CHU de la ville « fait toujours débat », relève la chambre régionale des comptes des Pays de la Loire dans un rapport publié mardi 13 octobre.
« Six ans avant la date prévue pour l'ouverture du nouvel hôpital, 2020 constituera une année charnière », indiquent les magistrats de la chambre qui se sont penchés sur « l'une des plus importantes opérations d'investissement du secteur de la santé au niveau national ». « Indépendamment de l'impact de la crise sanitaire », l'année 2020 « permettra d'avoir une vision plus précise du coût du projet après la passation des marchés de travaux et de finaliser le plan de financement », explique le rapport.
Près d'un milliard
Le projet, décidé en 2013, prévoit de rassembler plusieurs sites de l'actuel CHU en un seul lieu pour un coût de 954 millions d'euros financé par l’État et le CHU. « Le choix de l'implantation du futur hôpital a été arrêté de longue date mais il fait toujours débat », alerte le rapport en référence aux arguments d'opposants au projet, qui regrettent notamment l'emplacement sur une île.
Des membres d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), de la France Insoumise mais aussi des Républicains (LR) ont pris position contre ce projet et, en avril 2019, 100 personnalités (dont plusieurs médecins nantais) avaient signé un « Appel des Cent » dans lequel ils dénonçaient une « gabegie financière » et une « approche sanitaire et sécuritaire aberrante ». Les opposants pointent du doigt les risques d'inondation, l'étroitesse des lieux, le couloir aérien situé au-dessus du site ou encore les difficultés d'accès dans cette ville à la circulation régulièrement engorgée.
Un CHU pas en déficit
Le permis de construire a bien été délivré durant l'été 2019 après une enquête publique qui a « apporté des éléments de réponse aux principales inquiétudes ou critiques qui se sont exprimées », explique le rapport. Et de souligner « l'importance des mesures d'accompagnement que Nantes Métropole s'est engagée à prendre pour assurer l'accessibilité au site ». « La trajectoire de trésorerie de l'opération retenue actuellement constitue un vrai défi pour le CHU », selon le rapport qui évoque la nécessité de maintenir « une vigilance constante sur l'évolution » des recettes et dépenses du CHU, « notamment celles de personnel ».
Le rapport, qui outre le projet de construction du nouvel hôpital, a aussi passé au crible les comptes et la gestion du CHU entre 2014 à 2018, note qu'en 2018 l'établissement nantais faisait partie des 14 CHU (sur 32 en France) qui n'étaient « pas en déficit ».
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