La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a officialisé ce jeudi sa participation à la manifestation contre le projet de loi de santé, prévue le 15 mars à Paris.
« Nous voulons marquer notre solidarité avec les médecins, dénoncer la mise à mort de l’hospitalisation privée et par là même celle de la médecine libérale et défendre l’intérêt général, en s’opposant au démantèlement du système de santé », a indiqué Lamine Gharbi, président de la FHP.
Après une période d’hésitation, la FHP a pris sa décision ce mercredi, en comité exécutif. L’examen imminent du projet de loi, les soubresauts de la campagne tarifaire et la requête de certains syndicats de médecins libéraux ont pesé dans la balance.
Incohérence du gouvernement
Une nouvelle fois, la réunion du groupe de travail sur la refonte du service public hospitalier (SPH), programmée ce jeudi, a été repoussée, faute de médecins à la table.
Très critique sur ce point, la FHP dénonce toujours l’« exclusion a priori des établissements privés » [du service public hospitalier], ces derniers ayant l’obligation de ne pas facturer de dépassements d’honoraires (sauf dérogations limitées à préciser) s’ils souhaitent prétendre au dispositif.
Or, sur les quelque 1 000 cliniques existantes, la quasi-intégralité est en mesure d’intégrer le SPH, affirme Lamine Gharbi. Outre les 130 cliniques MCO dotées d’un service d’urgences, 500 établissements spécialisés en psychiatrie et SSR mais aussi 200 autres cliniques jouant un rôle prépondérant dans l’accès aux soins (établissements isolés, ultra-spécialisés, servant une cause nationale comme la lutte contre le cancer, etc.) devraient être éligibles au SPH, plaide la Fédération. « Seuls une centaine d’établissements privés spécialisés dans la chirurgie programmée ne peuvent prétendre au SPH », précise Lamine Gharbi.
Sur ces bases, la FHP s’agace plus que jamais de l’« incohérence » gouvernementale alors que l’activité libérale avec dépassements est autorisée à l’hôpital public.
Davantage de cliniques dans le rouge ?
Les cliniques rejoignent enfin le mouvement de contestation pour protester contre « l’injustice » de la campagne tarifaire en cours. Elles s’alarment d’une baisse des tarifs de 2,1 % qui pourrait « faire plonger 11 % de cliniques supplémentaires en déficit » (de 25 % à 36 %).
Interrogé sur le report de la parution au « Journal officiel » des tarifs 2015, le patron de la FHP a jugé que cette décision inédite incarnait « le manque de courage » de la ministre de la Santé.
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