Fournisseurs de lits médicaux, fauteuils roulants, déambulateurs et autres matelas, les prestataires de santé à domicile (PSAD) réunis en fédération proposent une plateforme de mesures pour améliorer la prise en charge des patients chez eux, en perte d’autonomie ou handicapés.
« L’évolution des dépenses de santé contraint les décideurs à repenser l’organisation des soins et du système de santé, en abandonnant l’hospitalo-centrisme et en privilégiant les soins en ville et à domicile, solutions systématiquement moins coûteuses », fait valoir Olivier Lebouché, président de la fédération des PSAD.
Neuf patients sur dix préfèrent adapter leur domicile plutôt qu’intégrer un établissement de soins, soulignent les industriels. Ils appellent de leurs vœux un « plan volontariste » pour le développement de la santé à domicile. Au menu : des objectifs quantifiés (nationaux et régionaux) sur la part de patients traités à domicile ou encore des « dispositifs incitatifs forts » portant sur l’aménagement du domicile ou la fiscalité des aidants. La qualité est une autre priorité. Les industriels suggèrent de contrôler davantage les prestations grâce au label « Quali’Psad » mis en place dès 2013, piloté par la Haute autorité de santé (HAS).
Protocoles, éducation du patient, gestion des données
Côté accès de soins, les prestataires préconisent l’expérimentation dans les territoires reculés de délégations d’actes entre acteurs de la santé à domicile (médecins, infirmiers, prestataires...). Jugeant l’offre libérale « émiettée », ils appellent à davantage de coopération et suggèrent d’intégrer dans la loi un « principe de subsidiarité […], qui consiste à toujours privilégier, à qualité comparable, le mode de prise en charge le moins cher ».
Autre proposition : les prestataires veulent être mieux identifiés dans la prise en charge « de certains traitements, sous la forme de protocoles définis au niveau national ». « En lien avec le corps médical », ils suggèrent d’assurer eux-mêmes la mise à disposition de la technologie de télésanté à domicile, l’éducation du patient, la gestion des données mais aussi la liaison avec les autres intervenants. Autant d’incursions dans le pré carré médical... Les quelque 1 000 entreprises et associations spécialisées dans la santé à domicile jugent possible de conditionner le remboursement à la bonne observance du traitement « voire à l’atteinte de résultats de santé bien précis ».
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