De nombreuses organisations représentatives des sages-femmes dénoncent « l’immobilisme » du ministère de la Santé, alors que se termine la période de concertation ouverte par Marisol Touraine à la suite du fort mouvement de grève de la profession.
« Les négociations "sages-femmes" sont au point mort tant pour les salaires, que pour les décrets de périnatalité et le premier recours », déplore l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF), qui appelle la profession à une nouvelle grève mardi 3 juin.
L’UNSSF propose aux grandes centrales, syndicats professionnels et aux associations (sages-femmes, usagers, défense des femmes) de se joindre à elle, afin de « construire un front uni », « au vu de l’attitude méprisante du ministère qui n’a pas pris conscience du malaise» de la profession et « s’amuse à surfer sur une division [entre organisations, NDLR] qui à ce stade n’a pu lieu d’être ».
Dédain
En parallèle, l’intersyndicale sages-femmes (branches « santé » CGT, CFDT, FO, SUD et UNSA) et le collectif de défense à l’origine du premier mouvement de grève sont sortis déçus de la dernière réunion de concertation sur l’évaluation des décrets de périnatalité, qui définissent les normes de fonctionnement des maternités en terme de locaux, matériel et personnels depuis 1998.
Les deux organisations jugent que ces textes sont obsolètes au regard de la situation dégradée des conditions de travail des maternités, soumises à un fort mouvement de restructuration depuis 1998.
Selon le collectif, le « ministère n’a aucune intention de modifier les décrets de 1998 ». C’est une nouvelle fois, selon lui, la preuve du « dédain », de l’« immobilisme » et de « l’absence manifeste de volonté de reconnaître pleinement le rôle des sages-femmes dans le système de santé français ».
Même son de cloche du côté de l’intersyndicale qui fait part de son « incompréhension sur le décalage entre la réalité sur le terrain, la mobilisation, et les demandes formulées lors des réunions avec les propositions insuffisantes de la direction générale de l’offre de soins » (DGOS, ministère). L’intersyndicale demande un moratoire sur les fermetures de maternité.
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