DE NOTRE CORRESPONDANTE
Cette semaine inaugurale, rythmée par une série de visites, visioconférences, expositions, viendra donc définitivement confirmer que « l’Arlésienne » s’est effacée « au profit du Phénix ». C’était la formule qu’avait employée Frédéric Rostand, président du directoire de Générale de santé, le 29 septembre 2007 lorsqu’il avait annoncé qu’après moult difficultés, l’hôpital Jean Mermoz ouvrirait enfin ses portes au cours de l’été suivant.
Implanté dans le 8e arrondissement de Lyon, cet établissement opérationnel depuis 7 mois, dispose d’une capacité d’accueil de 357 lits et places, et du deuxième bloc chirurgical le plus important de la région. Susceptible de prendre en charge 30 000 patients par an, il s’impose désormais comme le « vaisseau-amiral » du groupe, selon les termes de Frédéric Rostand.
La partie n’était pourtant pas gagnée d’avance, loin s’en faut. Rappelons que le chantier de cet établissement, initialement baptisé « clinique de l’Europe » en 1999, et dont l’investissement immobilier était alors estimé à 41 millions d’euros, avait démarré en 2000. Il avait déjà accusé un certain retard, lorsque la découverte de malfaçons sur le site, où la clinique et le bâtiment d'oncologie étaient déjà sortis de terre, puis la mise en redressement judiciaire du maître d'uvre, ont signé son coup d’arrêt en septembre 2002. La SCI de l'Europe, filiale du groupe Générale de Santé et maître d'ouvrage du programme immobilier, avait alors sollicité la désignation d'experts judiciaires, et ceux-ci avaient conclu, en mars 2004, qu’il était nécessaire de tout démolir. Dans leur rapport, ils attribuaient 30 % de responsabilité à la société STGD (Charles Queyras) chargée des travaux, 30 % à l'architecte, Françoise Jourda, et 30 % à la SCI de l'Europe. Tout a donc été rasé, puis reconstruit à l’identique. Dans ce même temps, Générale de Santé a engagé plusieurs actions à l'encontre de ses assureurs, de l'assistant à la maîtrise d'ouvrage, de la maîtrise d'uvre, des entreprises impliquées et de leurs assureurs respectifs.
Rentabilité
Si le feuilleton judiciaire n’est pas près de connaître un dénouement, « le pôle d`excellence » souhaité, serait en bonne voie selon le directeur général de l’hôpital privé, Bernard Voiseux. En cancérologie, « on y est » se félicite même le Dr Jean-Pierre Martin, qui regrette toutefois que « ce bel outil d’architecture, vu de l’extérieur, soit déjà petit ». Et d’expliquer : « Si nous avions eu la possibilité de faire 30 à 40 lits en plus, une unité de soins palliatifs, ça aurait été mieux, mais le modèle est désormais figé ». Du côté des chirurgiens et des anesthésistes, la réunion des équipes qui se trouvaient auparavant en concurrence dans 3 établissements distincts, ne s’est pas faite sans heurt. Enfin, la procédure engagée par les radiologues du groupe, qui s’estiment pénalisés par les retards successifs du chantier, est toujours en cours. À la veille de cette semaine inaugurale, l’ambiance serait plutôt bonne si elle n’était ternie par quelques craintes quant à l’avenir. Le montant de l’investissement engagé pour cet hôpital, s’élève tout de même à 62 millions d’euros. Or, « les difficultés économiques à venir pour les établissements de santé, risquent d’être conséquentes à Jean Mermoz, compte tenu des sommes engagées » observe le Dr Martin. Après la fête, il faudra serrer les boulons.
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