Le ministère de la Santé semble prêt à faire quelques concessions, encore floues, pour apaiser la colère du monde médical contre le projet de loi de santé alors que plusieurs mouvements de grève radicaux sont programmés à la fin de l’année (médecins généralistes et spécialistes libéraux, cliniques privées, mais aussi urgentistes mobilisés, eux, sur les conditions de travail et la pénibilité).
Selon nos informations, le cabinet de Marisol Touraine reçoit une nouvelle fois ce vendredi en début d’après-midi la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) après un rendez-vous infructueux, mardi.
Selon « Les Echos », le ministère de la Santé serait prêt à autoriser les dépassements d’honoraires pour les activités des cliniques remplissant une mission de service public hospitalier et accueillant un service d’urgences (le projet initial interdit le secteur II pour toutes les activités des cliniques souhaitant être reconnues de « service public »).
L’avertissement de l’Ordre
Cette avancée, si elle est confirmée, suffira-t-elle à rassurer la FHP, qui exige le retrait du projet de loi de santé et appelle à un mouvement illimité de cessation d’activité dans les cliniques et hôpitaux privés à compter du 5 janvier ?
Le ministère de la Santé réaffirme par ailleurs sa volonté de « corriger la lecture jacobine et planificatrice qui a été faite » du service territorial de santé au public, qui mécontente les médecins libéraux. Marisol Touraine avait déjà déclaré être disposée à « ajuster » son projet de loi si nécessaire lors d’une concertation prévue avant la mi-décembre.
Ces ouvertures sont-elles de nature à calmer l’exaspération du secteur ? Interrogé ce vendredi midi par « le Quotidien », le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), estime que le compte n’y est pas. « Ces annonces ne sont pas de nature à faire diminuer le mouvement qui se met en place, juge-t-il. Tout ce retard mène le gouvernement à devoir faire des propositions beaucoup plus importantes que prévu. Il faut réécrire le texte avec une concertation publique et un agenda, et il faut reporter le passage de la loi devant le Parlement. » Contacté également ce vendredi, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, reste très déterminé. « L’heure n’est pas du tout à la démobilisation. »
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