La communauté hospitalière s’alarme, dans une lettre adressée à Marisol Touraine, de l’évolution du projet de loi de santé, et en particulier des conséquences des négociations entre le ministère et les cliniques sur le service public hospitalier (SPH), objet d’un bras de fer entre le public et le privé.
S’associant à la Fédération hospitalière de France (FHF), en alerte depuis la semaine dernière, les conférences de directeurs de CHU, de centres hospitaliers et l’ensemble des présidents de commissions médicales d’établissements (CME) font part à la ministre de la Santé de leur « vive inquiétude » sur le contenu du projet de loi.
« Nous ne pouvons qu’être interrogés par le résultat de ces négociations [avec la Fédération de l’hospitalisation privée, NDLR] car elles portent en elles le germe d’un démantèlement du service public hospitalier, qui pourrait automatiquement être attribué à toute clinique commerciale exerçant une activité d’urgence », écrivent-ils.
Garanties fortes et claires
Entretenant la pression sur Marisol Touraine, les représentants de l’hôpital attendent des garanties « fortes et claires » sur la place des cliniques dans le service public hospitalier (SPH), la nature du bloc d’obligations à respecter pour y participer mais aussi sur le contenu du futur service territorial de santé au public.
« Sans de telles garanties et sans des réponses fermes et précises aux points que nous soulevons dans la présente [lettre], nous n’aurions d’autre choix que de demander le retrait du projet de loi, l’essentiel étant pour nous en cause », conclut, menaçante, la communauté hospitalière.
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