Inquiète des effets néfastes de l'application de la réforme du code du travail sur les conditions d'exercice et la prise en charge des patients, la centrale Action praticiens hôpital appelle les médecins à participer aux actions engagées contre le texte défendu par la ministre Myriam El Khomri. Une première journée de contestation est programmée ce mercredi 9 mars.
Synthèse d'Avenir hospitalier et de la CPH, le syndicat juge avec sévérité cette réforme sur la forme autant que sur le fond.
Présenté sans dialogue préalable avec les partenaires sociaux tout en laissant planer le spectre du passage en force parlementaire (par le principe dit du 49.3) avant de se rétracter, ce texte tranche avec « les manières de faire attendues d'un gouvernement de gauche », analyse le Dr Nicole Smolski, présidente de la centrale qui ne cache pas sa déception.
Des gardes rémunérées en astreintes
Sur le fond ensuite, la transformation de la « durée maximale » du temps de travail en « durée normale » selon les conditions locales inquiète autant que l’instauration « inacceptable » d’un régime d’équivalence de période « d’inaction » dans le temps de travail effectif.
« Cela veut dire que l'on pourra être de garde sur place mais être rémunéré en astreinte, décrypte l'anesthésiste-réanimateur. Ou que sur une période de 24 heures, seules les 20 heures de travail effectives seront rémunérées. Ce n'est pas acceptable. »
Les praticiens s'inquiètent également de l’instauration d’un forfait jour sans limite de durée maximale de travail et de la fragilisation de la médecine du travail.
« Cette réforme touche au temps de travail des personnels et par déclinaison, à celui des médecins, confirme le Dr Smolski. C'est un sujet sacré pour tous. Au bloc ce matin, on ne parlait que de ça. Clairement, ça peut mettre le feu aux poudres à l'hôpital. »
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