Quels sont les temps forts du congrès Convergences ?
Les dispositifs médicaux connectés, les données massives (« Big Data ») et l’intelligence artificielle devraient modifier à terme l’exercice des pharmaciens hospitaliers. D’où l’organisation d’une session spécifique au sein du congrès Convergences organisé à Rennes où les éventuels risques et opportunités de ces innovations seront évoqués. Un autre domaine, l’impression 3 D surtout en chirurgie connaît un développement rapide. Sous ce terme générique, on y intègre par exemple la prothèse customisée pour le patient. Le dispositif 3D devient biomimétique. Ces nouveaux dispositifs sont appelés à faire l’objet d’une stérilisation. Comment la mettre en place au sein de nos hôpitaux ? Enfin, les neurosciences sont un thème porteur du congrès avec une conférence destinée au grand-public organisée la veille du congrès.
Le décret PUI sera-t-il enfin publié ?
Le décret a été soumis au Conseil d’Etat. Nous attendons sa publication afin de vérifier si les organisations actuellement mises en place dans le cadre des GHT sont bien en conformité. Les dernières versions qui nous ont été présentées ne répondaient toutefois pas à nos attentes notamment sur les conventions mises en œuvre entre les établissements et le texte présenté encadrait les pratiques de pharmacie clinique de manière trop précise. Quant à la sérialisation, c’est une nouvelle activité qui nous est confiée et qui soulève des problèmes organisationnels et techniques qui devront être réglés pour février 2019. Nous les évoquerons également lors du congrès.
Quelle est votre réflexion sur l’avenir des CHU alors que l’on célèbre leur 60e anniversaire ?
Les Chu devraient se recentrer sur l’activité universitaire et cela vaudra aussi pour la pharmacie, en plus de nos missions de base issues du CSP. La T2A a conduit les CHU à se lancer dans la course à l’acte au détriment parfois de l’aspect innovation. Au delà des CHU, si les pouvoirs publics optent pour un financement au forfait de soins, quelle sera alors la place de la pharmacie alors que nous ne produisons pas d’actes ? Or nous intervenons dans le parcours patient en établissant un lien entre l’hôpital et la ville, notamment avec nos collègues pharmaciens officinaux. Il y a là une opportunité à saisir. Le pharmacien doit s’impliquer dans la sortie du patient, pour la sécuriser en réalisant une « visite pharmaceutique de sortie » car les interfaces sont sources de stress et de iatrogénie. Dans un premier temps, seuls les patients les plus à risque bénéficieront de ce dispositif. Il faudra imaginer un financement spécifique pour ce temps pharmacien.
Quel type de pharmacie clinique défendez-vous ?
Elle est inscrite dans l’ordonnance de 2016. Chaque PUI doit trouver une vraie valeur ajoutée de ses activités de pharmacie clinique adaptée à l’activité de son hôpital. De nombreux hôpitaux développent la conciliation médicamenteuse. Mais ce type de format me semble un peu réducteur en matière de pharmacie clinique. Il faut être plus ambitieux. Il faut en pratique davantage aller au contact des patients, des cliniciens pour apporter toutes nos compétences avec en perspective pertinence et efficience de soins. La Société française de pharmacie clinique a défini les différents niveaux d'intervention. Certes le contexte budgétaire est difficile et nous disposons de peu de moyens humains. Nous devons donc procéder à une réorganisation. La création des GHT peut être une opportunité pour mutualiser des activités afin de dégager du temps. Il nous faut être offensifs.
Quel bilan peut-on dresser des GHT ?
La DGOS qui dispose de toutes les informations devrait établir un état des lieux. On ne connaît pas à ce jour s’il y a des synergies développées par les mutualisations.
Quels sont les champs thérapeutiques privilégiés pour développer une coopération ville-hôpital ?
Dans les médicaments oraux du cancer par exemple, très spécialisés et dispensés en ville. Nous devrions être plus présents dans les services d’onco-hématologie pour des consultations pharmaceutiques et ensuite faire le lien avec les officinaux. Nos collègues de ville négocient la fixation d’honoraires avec l’assurance-maladie pour ce domaine spécifique et il faut nous mettre autour de la table pour discuter ensemble de la meilleure organisation pour le patient. Tous les patients traités en onco-hématologie devraient bénéficier des services d’un pharmacien hospitalier, c’est d’ailleurs un souhait de la Société française d’hématologie dans son livre blanc de 2016 (recommandation N°2 - Systématiser la consultation pharmaceutique en initiation et dans la durée).
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