Intégrer la maternité des Lilas dans le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ou reconstruire un nouveau bâtiment propre à l’emblématique établissement, à quelques encablures de sa localisation actuelle : quelle est la meilleure solution ?
Sans trancher nettement, le Pr René Frydman, chargé par l’agence régionale (ARS) de santé d’Ile-de-France d’« apprécier la faisabilité médicale afin de réaliser une étude approfondie de l’hypothèse de relocalisation de la maternité des Lilas à Montreuil », penche en faveur du projet privilégié par l’ARS mais refusé en bloc par le personnel médical de la maternité.
Certes, « sur le plan du fonctionnement médical et d’accueil des patients, les deux projets sont valables », estime le Pr René Frydman, dans un rapport rendu public par « le Monde » et attendu par les Lilas depuis le mois d’octobre. Le projet Gütherman, du nom du site prévu pour une éventuelle reconstruction, est « cohérent » et « acceptable »; mais l’option Montreuil, dont les contours ont été négociés avec le personnel des Lilas, est « aujourd’hui en meilleure correspondance » avec le projet médical de la maternité.
Manifestation samedi à Paris
Le nœud du problème est financier. Dans une lettre datée du 20 janvier et envoyée à la direction de l’établissement, Claude Evin, patron de l’ARS, ne dit pas autre chose.
« La relocalisation de la maternité des Lilas à Montreuil permettrait d’envisager un équilibre d’exploitation des 2 200 naissances pour un investissement se situant entre 8 millions et 10 millions d’euros, moitié moindre que l’investissement nécessaire à la réorganisation du projet de reconstruction sur le site des Lilas », lit-on.
Habilement, Claude Evin remet entre les mains des équipes médicales des Lilas le choix de la décision finale, en précisant le degré d’implication financière de l’ARS dans les deux projets. Si les Lilas choisissent Montreuil, l’ARS ne manquera pas « d’accompagner » ce choix et « assurerait alors le financement intégral de cette reconstruction évalué entre 8 et 10 millions d’euros ». Si les Lilas choisissent Gütherman, l’ARS mettra pareillement la main à la poche, mais cela sera très insuffisant. Le coût est estimé entre 14 millions et 16 millions d’euros. Les collectivités territoriales ou d’autres « financeurs crédibles » devront participer à l’effort.
La messe serait-elle dite ? La maternité répond une nouvelle fois par la mobilisation. Une manifestation de soutien a lieu samedi 25 janvier, à Paris. Son slogan, immuable : « La maternité des Lilas vivra aux Lilas ».
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