PEUT MIEUX FAIRE. L’étude annuelle réalisée par le cabinet Imagerie santé avenir (ISA) sur les délais d’attente pour un examen IRM montre une nouvelle fois les progrès que la France peut réaliser en la matière. L’enquête a consisté à appeler 530 structures disposant d’un équipement et à simuler la situation clinique d’un patient à qui un médecin a prescrit une IRM pour une suspicion de métastases. Le délai moyen d’attente est de 32,2 jours au niveau national, soit deux jours de mieux que l’an dernier (34,6 jours). « La situation reste stable depuis de nombreuses années, analyse l’ISA. Elle se situe à un niveau qui correspond à près de deux fois l’objectif du Plan Cancer 2003-2007 (délai espéré de 15 jours). » L’enquête révèle que les inégalités régionales d’accès à l’IRM sont de plus en plus importantes (voir carte). Les délais oscillent entre 20 jours dans le Nord-Pas-de-Calais (21 jours en Ile-de-France) et 62 jours dans le Pays-de-Loire, voire 75 jours en Corse, deux régions dont les taux d’équipement sont les plus faibles. « Se dessine peu à peu, tant sur le plan des taux d’équipements que des délais d’accès, une image contrastée opposant une France dynamique cherchant à répondre aux besoins de santé de sa population et des régions attentistes, laissant perdurer voire se dégrader de situations de sous-équipements caractérisés », commente l’ISA. Ainsi, les délais ont diminué depuis un an en Alsace, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Champagne-Ardenne, Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes et Nord-Pas-de-Calais alors qu’ils se sont aggravés en Bretagne, Lorraine, Pays-de-Loire, Picardie et Centre.
Huit ans après la première étude, la moitié des Français vivent encore dans des régions où il faut attendre plus de 30 jours pour passer une IRM. « La qualité des soins, le respect des bonnes pratiques sont menacés par ces manques, à l’aube d’une baisse démographique des médecins radiologues et de l’apparition de certains déserts médicaux », commentent les auteurs de l’enquête. Il manquerait en France 700 à 800 radiologues à l’hôpital en France et la situation va empirer dans les cinq années à venir. Cette situation est d’autant plus préoccupante que seulement 20 % des hôpitaux publics sont équipés de systèmes de communication et d’archivage des images (PACS). Les établissements semblent être freinés par le coût de l’investissement d’un PACS dont le montant varie de 200 000 euros pour un établissement de petite taille à 3 millions d’euros pour un CHU. « Le PACS doit laisser la place à des plateformes d’échanges d’images. [...] Il est nécessaire de rattraper le temps perdu afin de ne pas handicaper la France dans l’accession à la télémédecine et spécifiquement à la téléradiologie », concluent les auteurs de l’étude.
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