Alors que Paris a été la nuit dernière l'objet d'attaques terroristes d'une ampleur inégalée, les équipes médicales ont dû faire face à un afflux de victimes sans précédent. « À 11 heures du matin, les blocs étaient encore en train d'opérer », indique le Dr Patrick Pelloux, contacté par « le Quotidien » samedi matin.
Le président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), qui a passé la nuit au SAMU, assure que dès l'annonce des attentats, « tous les médecins, toutes les infirmières, tous les soignants de l'AP-HP sont revenus à leur poste, et tous les blocs ont été rouverts ».
« Des blessures effroyables »
Combien de blessés ont-ils été opérés ? Pour Patrick Pelloux, entre 75 et 110 personnes plus ou moins gravement atteintes ont été dispatchées entre les différents établissements parisiens.
« Les blessures sont effroyables, assure l'urgentiste, les victimes ont été attaquées à l'arme de guerre avec des plaies profondes à la tête, a l'abdomen, au thorax. C'est un carnage inimaginable. »
L'incertitude demeurant sur le point de savoir si tous les terroristes ont été neutralisés, les équipes sont allées dormir chaque fois qu'elles le pouvaient. « Il y en a peut-être encore qui traînent en ville, continue l'urgentiste, il faut que les équipes dorment pour être prêtes au cas où. »
Le choc est rude pour les soignants pourtant confrontés quotidiennement à la détresse humaine. « Dans les services, tout le monde a changé cette nuit, conclut Patrick Pelloux, mais on n'a pas peur, on n'a pas peur, on va la gagner cette guerre. »
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