DE NOTRE CORRESPONDANTE
APRÈS 13 MOIS d’existence, l’agence régionale de santé (ARS) de Rhône-Alpes pose la première pierre du futur projet régional de santé (PRS), le projet stratégique régional de santé (PSRS) qu’elle va soumettre à la concertation. Son directeur Denis Morin a annoncé qu’il allait sillonner la région pour rencontrer les présidents des conseils généraux, mais aussi les maires, et s’assurer de la manière dont seraient perçues les priorités fixées dans ce plan. Ce n’est pas un « truc technocratique », a-t-il précisé. Il se trouve que l’un des principaux reproches fait à l’ARS Rhône-Alpes depuis sa mise en place, notamment par quelques médecins libéraux porteurs de projets, était justement celui d’une vision « technocratique » de l’organisation des soins. Denis Morin explique que tout serait fait, au contraire, pour « accompagner » les projets, sur la base d’une « vision partagée ». Ainsi, l’ARS « n’a pas travaillé seule sur ce plan », a-t-il d’emblée indiqué, « mais en lien avec la Conférence régionale de santé et de l’autonomie (CRSA) qui a adressé un avis très détaillé et convergeant avec nos travaux ».
Le PSRS s’articule autour de trois grands axes (1) et sur la base d’un état des lieux qui met en exergue certains atouts de Rhône-Alpes, un état global de la population qui s’avère meilleur que la moyenne nationale, par exemple, mais aussi des zones de soins où l’espérance de vie est inférieure à cette moyenne, où l’accès aux soins est difficile pour des raisons géographiques et financières. Si le directeur de l’ARS Rhône-Alpes a affirmé vouloir être « particulièrement actif » sur le volet prévention du plan, il a donc beaucoup insisté sur la mise en place d’une offre graduée de santé.
MSP, la panacée ?
L’idée est d’engager des actions « pour lutter contre la désertification médicale », a précisé Denis Morin qui, à ce titre, considère que la création de maison de santé pluridisciplinaires (MSP) constitue une bonne réponse. Rhône-Alpes qui fait déjà figure de pionnière avec une première structure de ce type créée en 2006 à Pont-d’Ain, compte 15 MSP en fonctionnement ou dont le projet a été validé par l’agence. Mais ce n’est qu’un début, car « une centaine sont en projet », a affirmé le directeur de l’ARS – un chiffre énorme au regard des 200 projets existants actuellement pour la France entière. Une plateforme régionale d’aide à l’installation devrait être opérationnelle dès le 1er juillet prochain pour les accompagner. Mais dans certains cas, comme le projet conduit à Beaujeu dans le nord du département du Rhône, où médecins et élus se querellent notamment sur le lieu d’implantation de cette maison, il faudra sans doute plus qu’un simple accompagnement. « L’ARS intervient sans cesse à Beaujeu », a assuré Denis Morin qui croit savoir que ce projet finira par être sélectionné. En parallèle, l’agence mise beaucoup sur les communautés hospitalières de territoires (CHT) pour améliorer l’accès aux soins de premiers recours. Ces CHT constituent en outre « l’alternative à la fermeture des hôpitaux », a rappelé Denis Morin qui reconnaît toutefois que si les contraintes inhérentes à ces nouvelles communautés ne sont pas acceptées, « cela ne marchera pas ». Pour l’heure, la première CHT montée entre les centres hospitaliers de Villefranche et de Tarare dans le Rhône, remporterait un succès, parce que « portée » par les médecins eux-mêmes ; déjà 8 autres sont sur les rails.
(1) Axe 1 : développement de la prévention, notamment en réponse aux risques environnementaux. Axe 2 : accès à une offre en santé adaptée et efficiente. Axe 3 : fluidité des prises en charge et accompagnement.
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