L'actualité hospitalière a été marquée ces derniers jours par la recrudescence des cyberattaques. Après Dax en début de semaine dernière, c'est au tour du centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône d'être victime d'un rançongiciel. Le principe est simple : sans le paiement d'une rançon, les cybercriminels cryptent une partie des données et rendent inutilisable le matériel informatique de l'hôpital, paralysant de ce fait l'activité des soignants.
Les établissements de santé, cibles privilégiées des agresseurs, doivent apprendre à prévenir ce type d'attaque. « Il y a eu 27 attaques majeures d'hôpitaux en 2020, il y en a une par semaine depuis 2021 », a précisé le secrétaire d'État au numérique, Cédric O. Une pratique de plus en plus répandue et accessible, explique au « Quotidien » Vincent Trély, président et fondateur de l'Association pour la sécurité des systèmes d'information de santé (APSSIS).
Face à l'évolution rapide de la menace, Emmanuel Macron a annoncé, ce jeudi, une série de mesures. Bien que ces cyberattaques puissent parfois « paraître très abstraites », elles peuvent « en quelques instants venir percuter tout un système » et, par exemple, « désorganiser l'utilisation d'un dossier médical ou empêcher la stérilisation nécessaire aux interventions chirurgicales », a constaté Emmanuel Macron après s'être entretenu avec les directions des hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône.
350 millions d'euros du Ségur
Le chef de l'État a promis une enveloppe d'un milliard d'euros dédiés à la cybersécurité (en général), des crédits inscrits dans le plan de relance et le Programme d'investissements d'avenir (PIA). Ces fonds permettront de soutenir la recherche et le développement de « technologies souveraines ».
S'agissant du secteur de la santé et du médico-social, un « observatoire permanent du niveau de sécurité des établissements de santé » sera mis en place afin d'harmoniser les niveaux de protection et mutualiser les expériences acquises. Par ailleurs, « tout un travail de sensibilisation à la cybersécurité va être inclus dans les cursus de formation », a annoncé Emmanuel Macron en rappelant que les cyberattaques s'appuient très souvent sur des négligences (y compris des soignants).
Le chef de l'État a décidé de consacrer 350 millions d'euros (sur les financements numériques issus du Ségur) au renforcement de la sécurité des systèmes d'information de santé impliqués dans les échanges de données du parcours de soins. Désormais, « pour chaque programme numérique, les structures de santé seront invitées à consacrer 5 à 10 % du budget à la sécurité ».
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