La métropole de Grenoble a annoncé lundi la préemption des bâtiments du Groupe hospitalier mutualiste (GHM), deuxième acteur de santé du territoire, afin de s'opposer à sa prise de contrôle par le groupe privé Doctegestio, déjà effective. Avec cette préemption des murs, la métropole dirigée par Christophe Ferrari (ex-PS) souhaite aujourd'hui travailler « sur un autre projet immobilier pour avoir un droit de regard sur le devenir des cliniques », qui comptent 280 médecins et 400 lits dans le bassin grenoblois.
Bras de fer
Adésio mutuelle (ex-Adréa) et la MFI, qui devaient vendre à Icade Santé les bâtiments du GHM, critiquent vivement dans un communiqué une décision « sans fondement » et comptent contester cette préemption.
Dans son communiqué, la métropole de son côté « refuse de voir s’altérer le système de santé de l'agglomération grenobloise (et) de mettre en grave danger une activité d’excellence qui emploie plus de 1 300 salariés. » « Seulement quelques mois après le changement effectif de gestionnaire, les syndicats du personnel ainsi que le collectif des usagers alertent d'ores et déjà quant aux conditions de travail et de dialogue social », écrit de son côté la mairie, dirigée par le maire EELV Éric Piolle.
« Il est important que les politiques se soient positionnés et aient eu le courage de le faire », s'est félicité auprès de l'AFP Thierry Carron (FO), représentant des salariés au conseil d'administration. Cette préemption, explique-t-il, permettra plus facilement de revenir sur la cession à Doctegestio en cas de victoire judiciaire dans la contestation de cette opération.
Annoncée en septembre 2019, la vente avait soulevé l'opposition de salariés et d'usagers réunis en collectif. Le GHM de Grenoble regroupe deux cliniques, un institut de cancérologie, qui assure à égalité avec le CHU la prise en charge des malades, et des centres externes en dentaire, planning familial et consultations.
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