Si David*, interne en anesthésie-réanimation à Lariboisière, n’était pas en poste au moment de l’incident, il craint les conséquences d’un tel événement sur les futures prises en charge. « Ce week-end, tout s’est fait en mode dégradé. Les médecins ont été obligés de passer au 100 % papier pour les prescriptions et les examens biologiques. La situation s’est depuis plus ou moins rétablie mais ce lundi, il y avait encore une partie des examens biologiques inaccessibles, déplore-t-il. Même s’il est difficile d’évaluer si tout ça aura un impact sur la prise en charge des patients, on sait bien que lorsqu’on passe au 100 % papier, il y a forcément des prescriptions ou des examens biologiques qui se perdent avec des conséquences réelles pour les patients. »

Si, pour l’instant, aucune évaluation n’est prévue pour objectiver les conséquences de cette panne sur les prises en charge, dans les couloirs de l’AP-HP, les rumeurs vont bon train. Et plusieurs médecins émettent de sérieux doutes quant à l’origine de l’incident.

« Vu le timing [en pleine période des JO et un samedi en milieu de journée], on a du mal à croire à la panne informatique, réagit un médecin anesthésiste de l’hôpital Necker. Tout ça fait plutôt penser à ce que l’on redoutait tous : la cyber-attaque. Ça ressemble étrangement à celle de l’hôpital de Versailles. Mais difficile de savoir si l’AP-HP fait de la rétention d’information pour ne pas faire paniquer les gens ou s’ils n’en savent vraiment rien. » Affaire à suivre.

* Les prénoms ont été modifiés